Accueil du site > Edito

PAULO TRANSPIRE

mardi 31 décembre 2013

Paulo Transpire : l’édito auto-interview

Foleffet janvier 2014

Mat : Chers lecteur-trices, bonsoir. Dans le petit bureau de ma mère je complète cette interview. Bien sûr je suis la dernière à faire mes devoirs. Heureusement, il y a toujours quelqu’un qui veille sur moi... Lorsque je relis ce qu’on s’apprête à vous transmettre, je suis émue. En fait il y a quelque chose qui s’écrit. Paulo Transpire se construit doucement sous nos yeux et pour ma part, s’il fallait garder une émotion particulière dans cette histoire qui se meut, ce serait la joie.  

Salut Paulo Transpire. Alors comme ça vous faites du « rock vagin » ?

Quitte à se coller une étiquette, autant en choisir une qui nous parle. Rock vagin d’abord parce qu’on a tou-te-s un vagin. Musicalement parlant c’est important ! Et puis vagin, c’est un mot super fort, souvent imprononçable, considéré comme sale… Nous on l’aime, notre vagin – et le vôtre aussi. Et puis le rock est toujours-déjà du « rock bite », c’est sous-entendu : fait par des mecs dans 99 % des cas. Quand tu vois la fréquentation des studios de répétition par exemple, ça fait peur ! Donc voilà, nous, on fait du rock vagin, ouh yeah.

Vous sortez votre premier album, déjà !

Oui on est très chanceuses et heureuses. Tout ça c’est grâce à Anneton, qui nous a fait un super cadeau. Grâce à elle on a pu enregistrer « J’arracherais bien », hop, on a eu cette super opportunité et voilà. On a passé une semaine à Caen en août au studio Pickup à enregistrer avec des gens supers, c’était vraiment fun et au final on est trop contentes du résultat. En plus Maïc Batmane nous a dessiné une super pochette qui a ensuite été sérigraphiée par Billy. On a travaillé avec des gen-te-s qu’on connait et qu’on aime. C’est DIY et on est fières !

Vous êtes un groupes de lesbiennes ?

Pas vraiment non, y a que Jo qui est vraiment gouine ! Sinon y a un lover romantique, une hétéra à tendance bisexuelle et effeuilleuse, et une maniaque polymorphe.

Comment se passe l’écriture des morceaux ?

Paul a écrit une bonne partie des paroles, on est fière de lui, on est touchées par son écriture. Pas mal de morceaux ont été écrits dans sa chambre il y a des années de ça, quand on passait tout notre temps ensemble et qu’on était obsédées par les filles, entre autre. Mat, Jo et Paul, on vient de Sucy-en-Brie, en banlieue parisienne. Daph a rejoint Paulo Transpire il y a 8 mois, quand on a décidé de remonter le groupe (on avait fait quelques concerts ensemble il y a de ça 7 ans). Daph elle vient de la porte de Clignancourt et elle est branchée rockab’, psycho et metal. C’est une super batteuse et elle chante vachement bien. Aujourd’hui on compose de plus en plus toutes ensemble, l’une vient avec une idée, et puis on essaye des choses, on voit si ça prend. Nos dernières chansons – qui sont pas sur l’album – s’appellent “Tempête” et “Branlette”. “J’me suis branlée au téléphone, c’était avec mon ami Tom” : un bon refrain !

Est-ce que vous diriez que vos textes sont politiques ?

Non. Ca parle beaucoup d’amour entre filles. Mais nous, on est sans doute un peu politiques par ce qu’on dégage : des meufs qui font du rock. En 2014, ça reste toujours un truc pas si commun que ça.

Daph : Nos chansons parlent d’amour, voire plus largement de sentiments, de situations absurdes, de pensées cocasses. Y a aussi beaucoup d’humour dans Paulo Transpire, autant que de poésie il me semble.

Mat : J’aimerais que ce soit politique. Un acte de fureur. Un coup de gueule. Une présence résonnante.

Comment chacune de vous se définit, trouve sa place dans le groupe ?

Jo :Guitariste-bassiste-chanteuse ou choriste, qui met des chemises pour les concerts. Les concerts c’est un peu comme pour Noël ou un mariage gay : je mets une belle chemise. Dans le groupe, je dirais que je suis un peu la maman névrotique et control freak.

Paul : Guitariste-bassiste-chanteur. J’aime être dans un groupe, c’est comme une bande. Elles sont très importantes pour moi et me font du bien. Je me vois à côté de Mat dans l’intensité du ressenti, de Daphné dans le courage de chercher l’autre et de Jo dans la perpétuelle confusion des sentiments.

Daph : Batteuse tellurique du groupe, dixit Jo.

Mat : Je pianote et je chante, j’aime tellement habiter les textes. J’aime mettre l’ambiance sur scène et les copines me disent souvent que je suis folle, allumée.

Quelle sont vos influences ?

Jo : Electrelane, Sonic Youth, The Cramps, The Breeders, Bowie, Freddy Mercury, Fiodor Dream Dog, Bashung.

Paul : Les Beach Boys, les Beatles (surtout Paul), les premiers albums de Placebo, Pearl Jam, Nirvana.

Daph : Les Cramps, les Washington Dead Cats, les Runaways, les Sheriff...

Mat : Je vais plutôt donner des chansons qui m’inspirent en ce moment : “The Look” de Metronomy, “A mourir pour mourir” de Barbara, “Mother Little Helper” des Rolling Stones, “Guaranteed” d’Eddie Vedder...

Votre meilleur souvenir du groupe jusqu’à maintenant ?

Jo : L’enregistrement de l’album. Une semaine où on était toutes surexcitées, une entente parfaite avec Oliv et Coco du studio, des bières, des grosses rigolades, et la découverte du travail de studio. Whaou.

Paul : le concert au Lautrec, à Pigalle. Y avait ma maman.

Daph : L’enregistrement de l’album à Caen, c’est clair. Et puis notre premier concert à la Mutinerie. C’est la première fois que je chantais devant un public, en plus les filles étaient topless, haha !

Mat : L’enregistrement en studio reste un moment inoubliable. Hormis le boulot en lui-même, il me reste le souvenir d’une ambiance folle. J’aime tellement me marrer, être à l’aise, mettre le feu. Il en sort des moments de grande joie. 

Où peut-on trouver votre album ?

On le vend à nos concerts et il est en vente chez Gals Rock, le meilleur disquaire de Paris qui a bien besoin de vous en ce moment pour continuer à exister et promouvoir les filles dans le rock. Et puis aussi directement sur notre site

Qu’est-ce que vous attendez de 2014 ?

Un nouvel ampli guitare, une basse réparée, un synthé digne de ce nom, des concerts, des rencontres, plus de groupes de rock de meufs. Et de l’amour !

Un grand merci à Foleffet pour nous avoir offert cet espace !

Prochain concert de Paulo Transpire : le 11 janvier à La Féline.