Vendredi, reveil plutôt ensoleillé. J’ai eu très chaud cette nuit parce qu’il doit faire au moins 26° dans cet appart (se chauffer, ça doit être comme se nourrir ici, pas cher !).
On part déjeuner dans le centre de Berlin, Mitte, pour que je fasse un peu de tourisme.
La neige s’est remise a tomber. Yuri m’explique tout plein de trucs historiques et architecturaux sur les différents monuments du quartier, un peu de l’histoire de l’Allemagne et de l’après guerre. Dans le désordre, on croise : la tour de télévision, le théâtre Volksbuhne, un cinéma dont j’ai oublié le nom mais qui est très joli, la maison d’Anne Frank et des façades incroyables qui valent le détour...
On fait une pause "Gossip parisien" bien méritée autour d’un bagel pour mieux repartir arpenter les rues berlinoises.
Digestion-shopping au programme de l’après midi. J’essaye des chaussures, on entre dans toutes les boutiques sans rien acheter, j’achète quand même des cartes postales, tiens la rue de Sophie !
Je remarque une vitrine complètement hallucinante, entre 2 boutiques guindées. Je trouve ça plutôt joli à première vue, il y a des jets de peinture sur la vitre, elle même complètement fissurée, et autour sur le mur...on croirait une vitrine d’une galerie d’art ? Je comprends pas bien. En fait, c’est un magasin de fringues, m’explique Yuri. Seulement c’est une boutique qui soutient ouvertement le mouvement d’extrême droite (voir néo-nazis), autant vous dire qu’ils sont très mal vu ici. Chaque jour/nuit, des jeunes/vieux viennent balancer des pots de peintures ou donner des coup de batte sur le plastique blindé qui "protège" dorénavant les merdes vendus à l’intérieur. Le magasin, lui, résiste par provocation ou pour prouver qu’il n’a peur de rien ou simplement pour afficher ses idées en plein centre ville...si seulement j’avais une batte.
Nous rentrons vers la maison ou j’ai rendez vous avec C., notre pote de Paris qui arrive de l’aéroport. Ce soir, c’est vendredi et C. boirait bien une bière.
On commence au Möbel Olfe Trinkhalle qui, à l’origine était un magasin de meuble (Möbel c’est meuble en Allemand) qui a fermé mais dont ils ont gardé le nom et l’enseigne sur la façade (ça doit être d’ailleurs une des raisons pour lesquelles ils aient gardé le nom, parce que l’enseigne est énorme et ça aurait été du boulot à retirer je pense). La déco est étrange, il y a un poisson assez balaise suspendu au plafond à côté de jambes coupées qui sortent du mur, tout ça dans un lieu très haut de plafond. C. va chercher des bières pendant qu’avec Yuri on mets en marche notre gouine-radar. Le bar se remplit, les bières se vident et mes potes se lancent dans une discussion enflammée sur la misogynie qui n’en finit plus....elles sont pas d’accord. Pour éviter que plus personne ne se parle pendant 24h, je lance : "C’est qui la Dj qui vient d’arriver ?" On se retrouve très vite toutes d’accord pour dire qu’elle est super jolie. Evidement , c’est la meuf d’une pote de Yuri, ça m’aurait étonné !
Je ne sais plus très bien comment on est arrivées dans ce restaurant, ni de qui était l’idée mais il s’est avéré super sympa et très bon. Le Markalle, c’est un restau Allemand typique et d’ailleurs nous sommes les seules "touristes". Le menu est intégralement en allemand et les sevreuses aussi ! Je m’apprête à commander les seuls trucs que je sais dire en allemand, une salade de pomme de terre et du fromage (kartoffelsalat und Käse), heureusement, comme c’est une bonne adresse, des amies de Yu débarquent par hasard et s’assoient avec nous. Traduction rapide du menu et conseils judicieux de nos potes habituées. Poulet pour tout le monde. Un quart de poulet cuit dans du lait ou des chicken wings grillés. Les deux se valent largement mais j’opte pour les petits bouts à grignoter. Je ne suis pas déçue de mon choix et on ne m’entend plus pendant toute la dégustation.
Il est presque minuit mais c’est carrément pas l’heure de rentrer, la vie nocturne ne fait que commencer ici. Je retournerai bien dans le bar sympa d’hier, C. dans celui de tout à l’heure mais le but est quand même de voir le plus de trucs possible et Yuri propose un nouveau bar. Le Silver Futur (les bars ont vraiment des noms bizarres à Berlin !), c’est un peu plus underground que les autres bars visités jusqu’alors. C’est assez petit, blindé de gens géniaux et super enfumé (pas mal de lieux sont encore fumeur parce qu’ils ont le choix de décider, eux). On se pose sur 3 chaises en plein milieu de tout le monde, à une place qui n’a pas l’air dans être vraiment une. On a une vision panoramique de l’ensemble du bar qui est loin d’être l’endroit paisible pour discuter entre potes. Mais ce n’est plus trop l’heure d’être calme et nos radars explosent, les gens sont super queer et super beaux on repère une gouine à moustache qui nous laisse presque sans voix par son naturel et sa beauté... Le brouhaha de ce bar détonne un peu avec le calme de la ville en journée et le chanteur de raggae avec sa guitare venu faire le chapeau dans le bar ne manque pas de nous achever. Après 20 minutes, on en peut vraiment plus et bizarrement on a l’air d’être les seules que ça dérange...tant pis, l’adresse est notée, je reviendrai.
On hésite à boire une dernière bière ailleurs, mais pour ça, il faudrait que je termine celle qu’il me reste encore dans la main !
riends
