LECTURE

dimanche 23 octobre 2011, par Sophie

Vendredi 28 octobre à 15h, vous pourrez vous replonger en enfance ou presque, grace à la Minard.


LECTURE VIVANTE : UNE PAPESSE AU CARRE

Nathalie Richard lit Olimpia de Céline Minard

vendredi 28 octobre à 15h, au Carré de Baudoin, 121 rue de ménilmontant, 75020 Paris. Tel 0158535540. M°Gambetta.
Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Avant-goûts

Extrait d’Olimpia :
« Si elle m’enlève le masque, cette ville de théâtre boursouflé, gonflée d’or et de stuc, hérissée de colonnes roides, de colonnes torses, gravées, plantées d’arcs à tout bout de champ grosse d’elle-même et de ses cirques innombrables, bouches et bouches de marbre purulentes, cette ville d’artifices avec sa grosse verrue dorée, sa perruque poudrée, le Vatican, je l’arrache, cette ville de carnaval continu, cette ville masque qui figura l’empire jusqu’à ce qu’il l’écrase, je l’arrache, cette ville masque que les papes remontèrent sur leur face sous les boucles de la coupole, le gros chapeau triple, la tiare, ce masque devant le monde, si elle me l’enlève, je l’arrache. » (source)

Autre extrait d’Olimpia :
"Tu peux serrer la tête de mort que le Bernin t’a sculpté dans le marbre Chigui, la serrer sur ton cœur, dans huit jours c’est la tienne et j’y mettrai les doigts, je l’embrasserai sur les dents. Tu peux sortir ton cercueil de dessous ton lit, tu peux déjà t’asseoir dedans. Prends tes cochonneries de pénitent avec toi, ton François de Sales, tes médailles et tes méditations de l’art de bien mourir, il est juste temps. Prends-les dans ton giron, rumine, marmonne, fais les gestes, sonne tes cloches, et s’il reste assez de ta peau après ma peste, je la ferai monter par un Kircher en statue parlante, je la mettrai en caisse et je l’enverrai à Christine en Suède ou en suisse pour qu’elle te voie, toi, le résidu Chigui, dans ta meilleure forme, la seule. Pantinus crétinus. Pour qu’elle voie de quoi sont faits les papes depuis leur invention, de quelle étoffe". (p. 51-52) (source)

Céline Minard, Olimpia, Denoël, 96 p., 10 €

Une interview de Minard sur Evene où elle explique un peu sa démarche (à propos de Bastard Battle)

Nathalie Richard dans Zim and co (2004) :

L'avis FFF:

Une lecture de Céline Minard ne laisse pas indifférente. On aime ou on déteste son style, ses styles, alambiqués, revêches, ardus. Les phrases exigent d’être déchiffrées, lues et relues, dégustées, remises en bouche comme un vin ancien. Les mots retrouvent leurs goûts avec toutes les nuances que leur confèrent la langue française mais aussi les redécouvertes de l’ancien français et des autres langues européennes. Pas de limites pour Minard entre la prose et la poésie, l’ancien et le nouveau, le roman, l’autobiographie, la narration libre, l’écriture automatique...etc. C’est du pseudo free-style mais avec un style inouï.