Cinéffable défend depuis 22 ans une éthique qui ne fait pas que des émules. Pas de mixité aux projections, pas de mixité pour les auteures, pas de mixité pour les bénévoles, pas de mixité parmi les organisatrices de l’évènement, pas de hiérarchie dans l’organisation...etc. Les travaux en cours au Trianon, le cinéma qui hébergeait le festival depuis des lustres ne fait rien pour arranger l’image de ce festival que certaines ont toujours qualifié de old-shool, supposant qu’il abrite une variété quasi éteinte de lesbiennes un peu trop radicales à leur goût.
Pourtant, Cinéffable se veut ouvert et d’abord ouvert aux participations : vous avez pu proposer des affiches, autocollants, autoproductions pour la déco du lieu, l’Espace Reuilly, qui accueille cette année le festival ; Vous pouvez dés à présent proposer l’affiche du festival 2011 ; Vous pouvez donner un coup de main aux quelques bénévoles les jours d’ouverture, rencontrer vos réalisatrices et actrices préférées, servir le café offert le mardi 2 novembre, aider à réguler le flux des festivalières...etc ; Violette & co sera présente tout au long de ces 2 jours avec à ses côtés : Anatomie Bousculaire, Claudine Galea, Axelle Stephane, Paula Dumont, Les Archives Lesbiennes, Anne Delabre...
Les Cinéffables ont depuis longtemps répondu à la question de la non-mixité et ont une position claire sur le transexualisme reproduite ici pour plus de clarté : "A Cineffable, depuis le tout début, nous sélectionnons systématiquement des films ayant trait au transsexualisme, aussi bien achetouèfe que èfetouache. Nous avons toujours aussi assorti ces séances de débats en y conviant des transsexuelles, c’est-à-dire toute personne, quel que soit son degré de passage, déclarant être une femme (puisque notre festival est non mixte). Il nous semble en effet, pour simplifier à l’extrême et permettre de résoudre cette question du sexe des anges, que le genre peut s’envisager comme un acte déclaratif. Toute personne désirant venir au festival et se considérant femme y a accès". (source) Voilà qui devrait faire taire les mécontents.
La question essentielle : le programme de cette année ?
Un retour évident aux 40 ans du mouvement de libération des femmes ouvre le bal avec Y’A QU’A PAS BAISER ! lundi 1er à midi. Le sujet se prolonge avec une programmation spéciale à travers de nombreux documentaires et de portraits de féministes célèbres : Michèle Causse, Monique Wittig... sans oublier la soirée hommage à Carole Roussopoulos à partir de 18h mardi 2.
Points de vues longs métrages on retrouve EDIE AND THEA, également programmé au festival belge Pink Screens, lundi vers 16h.
VIOLA DI MARE, en avant-première, lundi à 20h, "un magnifique film italien basé sur une histoire vraie qui s’est déroulée en Sicile au début du XIXe siècle. Pour pouvoir vivre son histoire d’amour avec Sara, Angela est obligée de changer d’identité et de devenir, aux yeux de tous, Angelo… "
ELENA UNDONE, mardi 2 à 20h : "Elena, une très belle femme mariée à un pasteur ultraconservateur, rencontre Peyton, une écrivaine lesbienne tout aussi ravissante. Une amitié naît rapidement entre les deux femmes, puis se transforme en une histoire d’amour interdite et passionnée. Avec une touche d’humour et une sensualité ardente, la réalisatrice Nicole Conn (« Claire of the Moon ») fait ici un retour ô combien attendu." Ce dernier clôturera le festival.
De nombreux courts internationaux parmi lesquels je choisirais arbitrairement : KRISTY ; XXX sens of lightness ; YES I’M SINGLE...
Tarifs modique même s’il faut s’acquitter du montant de l’adhésion à l’association de 8€ (plein tarif) avant de pouvoir acheter sa place de 5€.
Je vous conseille d’imprimer la grille des horaires et des séances si vous ne voulez pas vous perdre dans une liste par ordre alphabétique des quelques films et courts programmés cette année.
Les débats tourneront autour du féminisme, toujours : Lundi 1er à 16h dans le hall : "40 ans de MLF : l’apport des lesbiennes au féminisme". Mardi 2 à 16h00 : "Michèle Causse, une écrivain à lire « pour démentir son épitaphe “Ni lue ni approuvée” »".
On peut regretter que le festival n’ait pas lieu dans un site plus spacieux. On peut aussi regretter qu’il se déroule sur une seule journée chômée (n’est-ce pas se tirer une balle dans le pied que de n’envisager la présence que des chômeuses, chanceuses pour une fois ?) et qu’il ne donne pas lieu à une soirée festive en clôture. Mais on ne boudera pas notre plaisir d’assister en communauté à la célébration de vies de femmes plus courageuses les unes que les autres, ne serait-ce que quelques heures !