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SILVER FUTURE ou le bar qui tue à Berlin.

lundi 16 novembre 2009, par cha


Je suis retourné dans ce bar extraordinaire de Berlin, dans lequel Yuri m’avait emmené l’hiver dernier. Je suis passé devant tout à fait par hasard et j’ai tout de suite reconnu. J’ai bien noté l’adresse et un soir alors que plus rien ne présageait quelque chose de sympa pour le reste de la nuit, nous (avec ma meuf) sommes entréEs au SILVER FUTURE.

La première fois, avec Yuri et C., le bar était blindé et nous avions réussi à nous assoir au milieu de la pièce sur 3 chaises posées là, mais comme pas vraiment à leur place à vrai dire.

Cette fois, le bar est peu rempli mais assez pour ne pas trouver de place pour s’assoir tout de suite. On se met au comptoir pour réussir plus tard à prendre la place de filles qui s’en vont surement boire ailleurs.

Comme c’est un peu soir de fête (oui je suis super excité de faire découvrir ce lieu à E !) et que c’est vraiment pas cher, on décide de prendre un cocktail royal.

bon ça ressemble à tout sauf à un cocktail le truc mais pour 5€ on se contentera de ce grand verre d’alcool avec sirop de citron et jus de pomme ! Les queers berlinois ne sont pas très forts en cocktails, on peut pas non plus avoir l’espace, la liberté ET savoir se servir d’un shaker !

Le temps passe et les gens arrivent en vélo par petits groupes, s’installent autour de nous, formant un petit cocon agréable de discution en allemand dont nous ne saisissons absolument rien.

Bien que personne ne juge personne ici, c’est d’ailleurs un point d’honneur au code d’éthique de ce lieu (j’y reviendrai), E. et moi ne passons pas inaperçu. C’est un peu comme si dans ton bar préféré (celui ou tu passes les 3/4 de tes soirées) arrivent 2 Allemandes....tu les grilles direct ! Et puis ma meuf, c’est une Fem, et à Berlin les Fems, ça n’existe pas (ou si mais ce sont des expat’) ! donc un bruit de talon et tout s’arrêtte...sur nous. C’est un peu comme si, une butch (genre moi) se pointait au Bliss quoi !(bien que je préfère dans ce cas être une Fem au Silver Future). Aussi, on avait choisi (pas vraiment en fait) une table qui était à la fois sur une sorte d’estrade et en vitrine du bar, donc double méga visibilité ! C’est comme si, au Pulp, tu dansais sur un podium devant un miroir. c’est sur on peut pas te louper.

Plus rien dans nos grands verres et l’envie de boire autre chose, nous pousse à réouvrir la carte du bar.

Toute l’histoire du Silver Future tient dans ces quelques feuillets. j’explique. Déjà, la carte se présente sous forme de bouquin, une sorte de "Candy" mixé avec un "Martne fait sa lessive" mais Allemand. Le prénom sur la couverture est barré et j’imagine (bien sur, ça ne reste qu’une supposition) que le nom écrit en dessous au marqueur pourrait être "Camille" ou "Claude". Bref, un nom dégenré quoi !

A l’interieur, des feuilles (traduites aussi en Anglais) ont été collées par dessus le texte et on trouve les boissons habituelles de quand on va dans un bar.

ces pages là ne nous interressent pas.

Ce sont les toutes premières qui nous interpellent. Il y a l’histoire du bar, pourquoi, comment, qui...et le texte est super. Rien que pour ça, ça vaut le coup d’aller boire un verre au Silver !

je voulais prendre un exemplaire pour retranscrire parfaitement le texte, mais ça impliquait de voler leur petit bouquin et ma moral m’a empêché de le faire.

En gros ça dit que le Silver future est un bar queer, ouvert à tous, sans distinction de genre, de sexe, qu’il lutte contre le binarisme, le patriarcat, l’homophobie et le racisme.

Que l’établissement est fait pour que chacun s’y sente comme chez soi et que si jamais il y a un problème ou que le client se sent agressé physiquement ou oralement ou peu importe comment, il ne faut pas hésiter à venir leur en parler et ils insistent sur le fait qu’il ne faut vraiment pas partir du bar sans leur en avoir parler, que c’est très important. je trouve ça super beau et presque utopique comme discours, n’empêche qu’on s’y sent bien dans ce bar et qu’on ne sent aucune animosité de personne sur soi, quelque soi son genre, son look, son sexe ou sa manière de baiser.

On a donc repris à boire avec E., parce qu’on a avait vraiment pas envi de bouger de ce lieu magique. Et puis le shot de vodka-caramel, ils ne connaissaient pas derrière le bar !? Alors on leur a appris.

6 shots plus tard, on a croisé des Drag Kings super mignons accoudés au bar avec qui on aurait bien fait connaissance mais il était vraiment l’heure d’y aller pour nous.

On est donc repartis dans le froid avec le sourire, en se disant que ce serait dorénavant notre bar fétiche à Berlin.