Non puce, tu aurais dû dire "réduire ses propos à « jamais », « rien » et « personne »". Oui le malheur heurte mais chacun de façons différentes, selon son "expérience"... Loin de moi l’envie ni la prétention de donner des leçons ni à toi, puisque tu sembles savoir ce que c’est de décider de résister, ni à Sophie dont le regard est à mon sens souvent justifié. Mais pour une fois elle a tort, et j’aurais pu me taire ou, tout simplement le dire ainsi sans autre commentaire, mais à ce compte là à quoi ça sert ?
Si je suis encore là aujourd’hui pour que vous puissiez, ou ne pas me comprendre, ou ne pas être d’accord, c’est que certaines personnes ont saisi l’occasion de me dire ce qu’il avait à dire en me laissant libre d’en faire ce que je voulais, ou pouvais. Et j’ai mis du temps.
Je n’ai pas tant les pieds sur terre, et ma logique n’est pas si mathématique, quoique, en algèbre il existe les nombres relatifs, les faux problèmes et racine de -1…
Le post qui précède celui de so, pour qui me connaît un tantinet, sait bien que dans ce que j’ai vécu, les « malheurs » des uns ne m’ont pas nécessairement servi de leçon. Si j’ai pas tant les pieds sur terre, j’ai sans doute pris davantage racine, la tête planant dans de meilleurs cieux.
La came, oui. Poison attrayant. Et dans mon malheur j’ai envie de dire que j’ai eu beaucoup de chance. Oui c’est la chance qui m’a menée jusqu’au jour où j’ai dû faire un choix. La lassitude, le cercle vicieux, redondant d’amour/haine des paradis artificiels, m’ont amenée à ce constat plein de sens : soit je replonge et j’en connais la fin, le chemin, les emmerdes, pour un peu de bien-être, de plaisir, et tout ce que j’entreprendrai finira toujours dans au même endroit, raison inexorable pour penser que se battre ne sert à rien. Soit je vais chercher les éléments qui me manquent et dont j’ai inexorablement besoin pour avancer. Je suis arrivée chez celui qui deviendra mon analyste avec cette explication : « voilà, je suis sur la tranche, sur le fil, sur le point de tout répéter et j’en ai marre, je suis fatiguée, je sais déjà tout ce qui va se passer, et si ça continue je finirais par y rester. Je suis sur le fil et sur le point de tomber, à droite, ou à gauche. D’un côté j’en connais tous les rouages, de l’autre je sais d’autres opportunités, mais je n’ai aucun moyen, aucun outil pour tomber là où je l’ai choisi. Et je sais que je ne sais pas tomber du bon côté, sinon j’y serais déjà arrivée. Je suis ici pour m’éviter de tomber du mauvais. »
Aujourd’hui, je dois dire que je suis encore sur le fil, et c’est tout ce que j’en attendais. J’ai encore de gros moments de doute, mais j’ai en face une pointure, nécessaire pour réaliser mon transfert. En ça aussi j’ai eu de la chance.
J’ai eu de la chance aussi à 18 ans, face à l’héroïne, d’avoir été entourée à ce fameux tournant de ma vie, car c’était la suite logique de tout ce que déjà je m’étais envoyé. Plus tard j’ai appris ce que réellement c’était, et quand je l’ai croisé à nouveau je me suis dit qu’il serait plus honnête et plus rapide de me tirer une balle dans la tête, et j’étais pas décidé. De vivre, d’exister non plus je vous dirais, c’est arrivé bien plus tard, sur le divan, et sans nécessairement le décréter.
Non c pas l’héro qui m’a piégé, un « accident » de CC m’a bien plus tardivement achevée.
C’est juste qu’à un moment donné, lorsqu’un choix s’impose, savoir par l’expérience des autres, ou l’enseignement de leur malheur, ou du « bonheur » des autres, ce qui va se passer, c’est avoir confiance non pas en ce qui nous veut ni de bien, ni de mal, mais en ce qui fait toute l’histoire de l’humanité… (bon j’extrapole)
Je suis encore sur le fil, mais je suis tournée du bon côté.
Il n’y a pas de souris A ou de souris B. Pour reprendre ta métaphore, je dirais que de souris A on passe à souris B, ou à souris 0 pointé. Si certaines de nos vies ne nous programment pas pour faire face à tous les dangers, les bonnes rencontres peuvent nous sauver comme les mauvaises nous tuer. C’est le hasard de la vie, la magie de l’internet aussi lol
Comme raconte un copain, un bruit lui a sauvé la vie, celui d’un train qui passait et qui l’ai fait revenir du trou dans lequel il était en train de s’enfoncer, effondré dans un buisson, la main encore accrochée à une branche. Cette branche et le soutien des gens qui l’aimaient l’ont envoyé chez ses cousins les bonzes se sevrer de 4 ans de substitutifs. Aujourd’hui il est amoureux, plus libre de ses mouvements puisqu’il n’a plus d’ordonnance à présenter, et au chômage, mais il est sûr désormais que c’est pas l’héro qui va le tuer, et c toujours ça de gagner.
Je suis sevrée de tout traitement seulement depuis le mois de novembre, et depuis le début de mon analyse mes petits pas en inaugurent d’autres. Il ne me reste que le tabac, et quelque nicorette pour tenter en ce moment de respirer. Je devrais arrêter. Ne serait-ce pour prolonger ma vie, mais tout ce que je fais c’est de vivre aujourd’hui.
Une souris affamée sera toujours tentée par un carré troué. Et si elle était dotée d’un cerveau humain elle serait capable de faire le choix de cultiver son potager pour ne pas tomber dans le piège dans lequel elle a vu ses copines affamées se faire écrabouiller.
Le plaisir, le bien-être, comme si c’était déterminé !!! Ca s’apprend c’est tout, et plus apprendre est tardif, plus c’est long à assimiler. CQFD. CQF c un peu de patience...
Toute drogue est en soi un substitutif. Le tout est de substituer une drogue meurtrière par une dépendance plus constructive. Et l’ivresse que j’ai choisie est sans doute celle que nous cherchons tous, beaucoup moins nocive, mais non sans pièges à éviter. On ne meurt pas d’aimer, et l’orgasme n’a pas de descente si on sait avec qui on va coucher.
Je n’ai jamais cru à la vieillesse avec l’être aimé. Aujourd’hui je n’y crois pas davantage, mais j’en ai envie, et c’est une nouveauté. Et si la notion d’espoir ou de miracle avait régi ma vie, j’arrêterai de fumer, ne serait-ce que pour ne pas imposer les conséquences de toutes ces années dans une vie partagée. Mais pour le moment je n’ai aucune raison de le faire.
Mon tabagisme reste morbide, je le sais. Faut croire que j’ai encore des choses à régler.
J’ai appris et apprends encore de la vie des autres, qu’on ne connaît de toute façon jamais en un post sur le net. J’ai écouté, j’ai mis du temps à entendre pour venir, en cette detestable fête commerciale, étaler ma vie.
On apprend jamais des autres, seulement des expériences que l’on fait soi-même. Mais quand viennent les moments de lucidité, la mathématique ne se trompe jamais. Et quand viennent les moments de choix, mieux vaut écouter sa conscience. Car il existe d’autres moments, où il faut, comme on m’a dit un jour, « juste écouter son cœur ».
Alors sophie, pourquoi :
« jamais » : l’héro ou l’exemple cité plus haut
« rien » : toujours là
« personne » : moi
se taire ou commencer un discours qui n’en finira jamais, la souris B ayant le cerveau rongé par une promesse trouée. Que fallait-il faire ? Surfer ailleurs pour avoir été lâche sur un sujet ?
« L’ange ne diffère du démon que par une réflexion qui ne s’est pas encore présentée à lui. » Paul Valéry
c toi qui l’as dit