Ce mercredi 27 juin, Zanele Muholi s’entretiendra avec Elisabeth Lebovici à la librairie Violette & co, à 19h.
Zanele Muholi est une artiste sud-africaine dont nous vous parlions ici.
C’est grâce au projet Foot For Love qu’on peut apprécier son travail ces jours-ci à Paris. "Ce projet vise à organiser la venue à Paris, du 23 au 30 juin 2012, d’une équipe de joueuses de football lesbiennes de Durban et de 3 femmes sud-africaines témoins survivantes de viols correctifs, afin de sensibiliser le grand public à la question des violences lesbophobes. Cette délégation a été complétée par la présence de l’artiste-photographe Zanele Muholi, dont l’œuvre rend hommage aux lesbiennes noires et métisses, trop souvent invisibilisées". (Yagg)
Violette & co, 102 rue de Charonne, 75011 Paris. SITE internet de Violette & co
Jeudi 28 juin (19h) : Vernissage de « Being », exposition de photos de Zanele Muholi à l’Espace Canopy, 19 Rue Pajol, Paris 18ème. Expo ouverte jusqu’au 13 juillet
"Being : Exister c’est résister.
En 2003, elle débute une série de photographies basée sur son propre sang menstruel. Elle en dégage un discours à la fois social, politique, sexuel et culturel. Ngiyapha, qui, en langue Zoulou signifie "mon sang" renvoie à la condition des femmes opprimées par un système phallocrate, qui selon Muholi, s’est renforcé avec le colonialisme. "Dans ma culture zouloue, une femme qui a ses règles n’est pas autorisée à entrer dans la cuisine ou n’importe quel endroit ou les gens se rassemblent parce qu’elles contamineraient le village. (3)" Le sang menstruel est considéré comme sale, impur. À travers lui, la photographe explore son identité de femme, lesbienne et noire, avec la ferme intention de briser les tabous. Si elle a commencé par sa propre expérience, la jeune photographe a ensuite tourné son objectif vers les membres de sa communauté. Dans Only Half The Picture (2003-2005) et Being (2007), elle a développé un travail sur la beauté des corps de ces couples considérés comme hors normes, voire anormaux. Elle en dévoile l’intimité au travers de corps dénudés, de gestes attentionnés, de regards échangés et de postures sexuelles. L’idée de Muholi était de dépasser les tabous liés aux pratiques sexuelles étrangères aux cultures africaines, des pratiques sur lesquelles sont inventés des récits fictifs, erronés et homophobes. Les présenter publiquement est un moyen de barrer la route aux stéréotypes et à un imaginaire collectif faussé. Il s’agit de confronter le spectateur à une réalité, à des histoires d’amour et à une communauté dont on gomme chaque jour un peu plus l’existence. Zanele Muholi met en lumière des corps enlacés symboles d’une multitude d’histoires d’amour brimées, freinées, auxquelles elle a souhaité donner un espace de visibilité inexistant et non désiré. Un espace où la beauté des corps et la fierté d’une communauté sont restituées. Being, "être", exister et résister contre une autorité patriarcale persistante qui empêche ces hommes et ces femmes de vivre librement, dignement." (Africultures)
site internet espace canopy
Le site internet de ZANELE MUHOLI
Zanele Muholi à la Documenta par The Advocate
Analyse en français du travail de Zanele Muholi sur Africultures
PERFORMANCE "WHAT" de Zanele Muholi sur Arte web vidéos
Article sur Tétu du 30 mars 2010
Interview de 2010 de Zanele dans SÜDAFRIKA – Land der Kontraste
Toutes les illustrations de cet article, copyright Zanele Muholi.