Malgré les quelques fautes de gout (l’affiche de Pierre et Gilles n’est pas tout à fait conforme aux spécifications graphiques de FFF, et d’ailleurs est-ce qu’il faut obligatoirement faire pareil que la Berlinale 2011 qui avait choisi le même couple d’artistes pour marquer le coup du 25 anniversaire du Teddy Award ?), malgré les cœurs colorés sur le programme pour reconnaitre s’il s’agit d’un film lesbien, gay ou trans (comme si on pouvait se tromper et, par mégarde, tomber dans une séance qui ne concerne pas strictement notre sexualité !), malgré des catégories (documentaires, fiction, courts lesbiens, courts lesbien/trans, courts queer, courts tout court mais en réalité seulement gay) un peu floues, malgré tout ça, laissez vous guider à la découverte des perles de cette 17eme édition du festival Chéries Chéris.

Voilà ce qu’on aime, voilà ce qu’on ira surement voir :

Vendredi 7 octobre 2011 – 21h

On commence par la soirée d’ouverture avec Bye Bye Blondie de Virginie Despentes et sa trame : "Gloria a quarante ans. Elle n’a ni travail, ni vie de famille, ni domicile fixe. Elle passe ses journées au Royal, un bar rock de quartier à Nancy. Frances a quarante ans aussi. Elle vit à Paris. Elle est présentatrice d’une quotidienne qui passe à la télé à heure de grande écoute. Elle est mariée à Claude Muir, romancier à succès. Dans le privé, Frances aime les filles et son mari aime les garçons. En public, ils forment un couple uni. Gloria et Frances se sont rencontrées dans un hôpital psychiatrique dans les années 80. Elles se sont aimées comme on s’aime à seize ans : drogue, sexe et rock&roll. Puis la vie, autant que les contraintes sociales, les a séparées. Vingt ans après, à nouveau, leurs chemins se croisent…".

Samedi 8 octobre 2011 – 17h30

Apparence féminine de Richard Rein (Documentaire, France, 1979, 1h20)

Une des choses le plus fascinantes quand on va voir un festival c’est la sélection des documentaires : parfois des voyages de folie, anticonformistes et émouvants, parfois comme celui-ci, des reportages complètement oubliés pendant quarante ans, puis retrouvés par miracle. "A travers l’histoire singulière d’une femme trans, ce film donne à voir ce que pouvait être dans les années 70 le vécu de la transidentité. Dominique raconte avec finesse et assurance, son parcours, son corps, ses goûts mais aussi le sexisme et plus globalement son insertion sociale."

Samedi 8 octobre 2011 – 19h45

Community Action Center de A.K. Burns et A.L. Steiner (Expérimental, Etats-Unis, 2010, 69mins)

Il ne faut absolument pas rater ce film fantastique. Si vous voulez expérimenter le coté le plus fou et créatif du genre porno, Community Action Center est surement la plus belle découverte de 2010. Ça n’a rien à voir avec tout ce que vous avez pu voir. D’ailleurs ce film est présenté dans des galléries comme dans des festivals. "Une joyeuse orgie à la gouache, du play-percing esthétisé, un transboy pissant dans l’herbe au bord d’une rivière, une scène porno d’étrangeté poillue : tout à coup la queer theory se transforme en images enchantées ! Une dizaine de séquences expérimentales et poétiques explorent les limites de la pornographie, du féminisme et de l’identité sexuelle, sur les musiques de Chicks on Speed, Electrelane, Lesbians on Ecstasy…"

Vendredi 14 octobre 2011 – 17h00

Jack Smith réinventé

> Charming for the Revolution de Pauline Boudry & Renate Lorenz

> Little White Cloud That Cried de Guy Maddin

> Osmosis of the Unicorn d’Isabell Spengler

> Flaming Creatures de Jack Smith

Jack Smith à commencé a réaliser des films à la fin des années 50 avec deux bouts de ficelle, des voiles, des amis trans et de la musique expérimentale. Tout en restant presque inconnu pendant longtemps, il a eu une très grande influence sur Andy Warhol et la factory mais aussi sur les artistes Laurie Anderson, Cindy Sherman et Mike Kelley, les filmmakers David Lynch et Matthew Barney, la photographe Nan Goldin. Comme plein de gars de sa génération, il a été emporté par le SIDA en 89. Cette séance présente donc trois film d’art : "l’esprit camp réinterprété par une nouvelle génération d´artistes qui prolongent avec délice le fil coloré des films de Jack Smith (1932-1989). Une sélection de courts-métrages produits en 2009 par l´Arsenal dans le cadre du festival Jack Smith Live Film ! à Berlin.". Elle représente également une occasion unique de revoir un des films les plus importants de Jack Smith, Flaming Creatures.

Image de Charming for the Revolution