TZAZIKI & CRACK
L’une à Paris, l’autre à Milan, pas facile d’intercepter TZAZIKI et CRACK pour une interview ! Je réussis quand même par un biais que je garderai secret à obtenir des réponses à mes questions.
Qui êtes vous et depuis quand existez vous ?
Crack : Je suis Géraldine et nous formons Tzaziky & Crack avec Dafne, qui vit à Milan. On se connait depuis quelques années. Un peu désoeuvrées nous sommes parties à Lesbos l’été dernier. Vacances en mode teenage dyke total, on a commencé à pas mal délirer. Dafne qui est végétarienne, était devenue totalement obsédée par le tatziki. Je crois qu’ o l’a testé dans presque tous les restaurants de Skala Eressos. Et puis un soir qu’on zonait sur la plage , on a commencé à imaginer un groupe qui aurait échoué dans l’ile dans les seventies et aurait sorti un album mythique appelé Tzaziky & Crack. Quand on a ensuite décidé de mixer ensemble, on a tout de suite pris ce nom.
Comment on s’organise quand on est un crew dont les membres n’habitent pas dans le même pays ?
Tzaziki et C : Skypetting ! on parle sur internet, on chatte, on s’envoie des tracks. Quand on se voie c’est très intense, il faut passer en revue tous les projets qu’on a sur le feu.
Quels sont vos projets ensemble ?
C : Au dela des Dj sets, on s’est lancé dans une revue Jane In Jeans. C’est un fanzine dyke arty qui explore la culture lesbienne via un fétiche, le Jean. On veut privilégier de longues interview, les séries photo et surtout créer un bel objet. On espère avoir fini à la rentrée.
T : J’organise également à Milan chaque mois les soirs de pleine lune de 2012 les Full Moon Saloon. C’est un projet artistique qui réunit des plasticiens, musiciens... Jusqu’à présent, Full Moon Saloon a recu Princess Century ( le projet solo de Maya Postepski, qui est aussi la batteuse d’Austra, et la moitié de TRUST),
RIKSLYD / Diis Paradiis, Ylva Falk, Molly Nilsson, Michaela Meise, Sonja Cvitkovic, Pauline Boudry, Renate Lorenz, BAROKTHEGREAT, Maria & The Mirrors... je fais aussi partie avec DJ S/HE du collectif pour femmes/queer Tomboys Don’t Cry. Je suis également co-curator avec Noga Inbar du triptique MOTHER Festival (www.motherfestival.com). C’est un festival itinérant consacré à la création féminine indépendante qui s’est déroulé à Tel Aviv, Londres et enfin Berlin entre 2009 et 2011.
Que représente pour vous la gay pride ?
T : Un jour pour célébrer les anciens combats et pour définir les nouveaux à mener.
C : Une journée très particulière. Un jour ou il faut descendre dans la rue, représenter, faire corps commun. On ne peut ne pas toujours etre d’accord avec ce que la gay pride est devenue, mais je continue à penser que c’est une manifestation nécessaire tant que certains droits ne seront pas acquis, tant que des inégalités persisteront. Ça peut également être un jour de joie et de grand n’importe quoi. Je me souviendrais toujours des quelques années ou j’ai pu faire la marche perchée sur le char du Pulp. Je suis ravie qu’il y ait un camion de filles cette année. Et puis j’adore filer dans le marais une fois la marche terminée et me perdre dans les fêtes de Bayonne de la gouine. Paris a un air différent, ce jour là.