THE PLACE TO KUBI
Je retrouve Céline et Mu dans leur QG au bout de la rue St Maur, l’Okubi. Ce jour là, il fait lourd et orageux. On décide de s’installer en terrasse, avant qu’il ne pleuve. Marie, la patronne du bar, pose 3 bières sur la table. L’interview peut commencer.
Qui êtes vous ?
Céline : Nous sommes 2, Mu et moi. Notre soirée s’appelle The place To Kubi, sous le label « My tiger is rich ».
Mu : On a crée cette soirée avec Céline parce qu’on avait envie de se retrouver dans un endroit à la bonne franquette, avec de la musique, des filles. Une priorité aux filles. On a trouvé que l’Okubi était dispo pour ce genre de soirée et on s’est dit on tente, on crée une soirée, on invite des gens, on voit comment ça se passe !
Vous pouvez nous en dire plus sur le label « My tiger is rich » ?
M : Je suis en train de monter un projet autour de cette soirée. Former un label, qui serait My tiger is rich, qui produirait cette soirée, et d’autres. Le but serait d’inviter des filles à mixer, à faire des expos ou des performances. Dans un premier temps à l’Okubi, le bar où nous sommes résidentes, puis investir d’autres lieux.
On vous retrouve toutes les 2 derrière les platines à chacune de vos soirées. Est-ce qu’on peut dire que c’est votre concept ?
M : On n’est pas du tout electro et c’est vrai qu’au départ on avait envie de passer la musique qu’on avait envie d’entendre. On fait office d’agent d’ambiance, on a envie que ça danse sans que ce soit sectaire. Que les gens ne se sentent pas obligé d’avoir un look particulier ou de danser d’une certaine manière. On voulait une ambiance conviviale, avec des sourires et de la gentillesse !
C : Cette soirée est fondée sur notre amitié avec Mu. On ne voulait donc pas forcément faire des soirées de séduction mais plutôt des soirées d’amitié ! Le concept c’était faire une soirée appart’ mais dans un bar. Dans une soirée appart, on ne se pose pas la question du morceau de musique qu’on passe, de l’élégance des enchainements. On est dans le pur plaisir de partager. The place To Kubi, c’est une soirée appart où tu ne connaitrais pas tout le monde !
C’est donc l’Okubi qui fait office d’appartement !
C : Oui, on est du quartier et c’est un bar où on avait déjà l’habitude de mettre notre propre musique quand on venait boire un verre à l’apéro. Du coup, on s’est dit pourquoi ne pas faire ça de manière plus engagée !
La soirée a du succès et les filles nombreuses à venir danser. Vous notez une évolution depuis 1 an ?
M : Au départ, on a vraiment invité notre réseau de potes, de connaissance, c’était vraiment du bouche à oreille.
C : On ne va pas forcément à la pêche aux amis sur fb, ça vient assez naturellement. Nous ne sommes pas dans une quête forcenée de public, on reste sur des gens qui ont l’envie de venir. Une petite adresse familiale quoi.
M : On a régulièrement des retours positifs et assez sympa !
C : Il faut dire qu’on donne beaucoup de notre personne sur la question de l’ambiance de la soirée !!
Au niveau de la comm’, comment est venue l’idée de faire des vidéos plutôt que des flyers ?
M : On a commencé par faire des flyers, et puis pour la 3eme soirée, on a fait un visuel en référence à la pochette d’album Thriller de M. Jackson. On a laissé une caméra tourner pendant qu’on réalisait la séance photo du flyer. La séquence filmée nous a fait beaucoup rire et on a en a fait un teaser. Du teaser on est ensuite passé à la vidéo !
C : On fait notre comm’ uniquement sur facebook. La vidéo c’est un peu notre signature. Les teasers sont d’ailleurs de plus en plus ambitieux !
Justement dans vos vidéos, notamment une des dernières en date, on vous voit jouer de la batterie et de la guitare ! Vous jouez super bien le playback !?
M : Nous sommes musiciennes en fait ! J’ai un groupe actuellement « Where is my Ukulélé » dans lequel je suis guitariste et chanteuse. Je compose également.
C : Je faisais partie du groupe jusqu’à il y a environ 2 mois.
Ça veut dire que si on vous invite à jouer en live, vous acceptez ?
M et C : oui carrément !
C : on a déjà joué ici (à l’Okubi), après c’est une question matérielle, il faut amener une batterie, installer le matos et le lieu n’est pas super grand.
M : A une soirée, on est arrivé avec nos flutes et on a joué par-dessus la musique. On ne nous entendait pas trop mais c’était assez drôle ! J’avais aussi un petit clavier à la dernière place to kubi et je faisais des sons digitaux avec. Et je me disais pourquoi pas ramener ma guitare et faire pareil.. Je joue d’ailleurs ici le 21 juin !
C : Comme ça je sais où aller pour la fête de la musique !
Et 1 semaine après la fête de la musique, nous serons ensemble pour fêter la Gay pride au Gibus ! Que représente pour vous la Marche des fiertés ?
C : Nous avons une histoire particulière en ce qui concerne la Gay pride. En fait, nous nous sommes connues dans une association à Nanterre avec Mu, dans laquelle nous montions un char tous les ans. Donc toutes nos premières gay pride, on les a passé sur ce char, avec différents thèmes tous les ans, déguisées, on faisait déjà du show. Et puis avec le temps, c’est vraiment devenu une marche plus politique pour moi, au pied des chars. Cette année, je me réjouis qu’il y ait à nouveau un char de filles, avec ce que fait Gouine comme un camion. On sait où on va marcher cette année.
M : J’aurais des critiques à faire sur tous les chars commerciaux bien sur ! Mais je pense que la marche des fiertés c’est quelque chose de nécessaire, une façon de partager, comme une fraternité, entre nous les homos et les personnes qui nous soutiennent pour avancer dans nos droits. Tout à coup avec cette masse de personne, on donne une visibilité pour faire passer des messages. Le côté festif est bien aussi, je trouve que c’est bien d’avoir le sourire !
C : Je m’y rends systématiquement tous les ans, pas forcément pour toute la marche mais au minimum avant le pont qui arrive sur Bastille pour me faire compter parmi les manifestants, pour faire corps.
riends
