LA KIDNAPPING
Je retrouve Morello dans le bar le plus bruyant du 11ème arrondissement ! Les fameuses tranches de jambon de la Kidnap’ sont remplacées pour l’occasion par un petit bol de pop corn.
Qui se cache derrière la Kidnapping ?
Morello : Je suis toute seule, après j’ai tous mes potes qui me filent un coup de main, en s’improvisant Dj, graphiste...Ca fait 3 ans que La Kidnapping existe ! On a commencé à l’Okubi puis on est passé au QG (quartier général 75011) et un peu au Rosa Bonheur en mode estival ! Et pour répondre à tous ceux qui me demandent quand je vais enfin changer d’endroit parce que le QG c’est trop pourri, je leur réponds JAMAIS ! J’aime le QG, j’aime les vieux motards derrière le bar, j’aime qu’on puisse s’allumer sa clope pendant le concert. C’est roots, c’est bien, c’est comme nous quoi !
Tu en as surpris plus d’une en invitant à ta soirée des groupes comme La Femme, Battant et d’autres. Quel est ton secret ?
M : En général, je les ai à l’usure ! Je joue la carte sympathie, soirée intimiste, payée en jambon et compliments. Je leur propose une date en dehors du circuit promotionnel , une date un peu décalée. Donc à partir du moment où le groupe a une petite influence queer, déconne, ça fonctionne bien comme ça.
Oui votre soirée c’est un peu la déconne, alors c’est quoi la limite ?
M : On s’était fixé la limite de la santé, mais elle a été dépassée plusieurs fois avec des rotules brisées, des crânes ouverts.. ! La limite... c’est une bonne question ! Y’en a pas vraiment, c’est les gens qui la fixent. Évidemment on revendique l’esprit cul, déconne, mais c’est pas nous seulement qui l’imposons, c’est les gens sur place, si ils sont dans le mood, si ils ont envie, c’est eux qui poussent la limite en fait, c’est pas nous. Nous on leur laisse carte blanche et c’est ce qui fait que parfois ça dérape un peu.
Le groupe que tu rêverais d’inviter dans ta boom queer ?
M : Je sais pas les Yeah yeah yeahs..
Tu vas réussir, donc, à l’usure !
M : Non non.. On va pas non plus essayer de faire trop dans la surenchère, de toujours viser plus haut. Là, cette année, je m’étais fixé des objectifs de groupes que je voulais vraiment inviter comme Battant, comme La femme, The gachette... maintenant qu’on les a atteint on va rester dans une optique de plaisir, de déconne et pas forcément dans le « toujours plus haut, toujours plus fort ». Sinon on va l’exploser le QG !
Et parle nous du QG alors.
M : Le QG à chaque fin de soirée c’est « plus jamais plus jamais ! » et au final ils en redemandent à chaque fois donc c’est cool !
Et la Gay pride ça représente quoi pour toi ?
M : La Gay pride c’est un moment de revendications, c’est le moment de gueuler haut et fort qu’on a envie de pouvoir se marier, qu’on a envie de pouvoir avoir des gamins et que c’est bon, quoi, on n’est plus en 1960 avec la ségrégation. Le clivage homo/hétéro il est complètement désuet. Heureusement, il y a Hollande donc j’espère que c’est la dernière Gay pride où on aura besoin de gueuler « laissez-nous faire des gosses et laissez-nous nous marier ». Donc va falloir trouver des nouvelles revendications pour l’année prochaine ! Et puis bon, c’est aussi un moment où on peut se mettre la tête la journée sans culpabiliser !