My Pie Town, le début de l’histoire. Au printemps 1940, le photojournaliste Russell Lee part photographier Pie Town, village du Nouveau Mexique que selon lui résume bien la situation et les valeurs de l’Amérique rurale de l’époque : misère, patriotisme et dur travail. Son travail est tellement détaillé qu’en regardant les images on se sent vite embarrassées, comme s’il y avait une sorte de voyeurisme implicite dans le fait d’observer de si prés les vies de ces gens inconnus et fascinants.
Le reenactment. L’artiste Debbie Grossman récupère à son compte ce fantasme de courage et valeurs ancestraux, mais elle le manipule de manière substantielle : grâce à photoshop, il n’y a plus d’hommes sur les images, mais que de femmes plus ou moins masculines. Aussi, les corps, plus proches que sur les clichés d’origine, soulignent l’ambiguïté d’une communauté fermé sur elle même.
L’utopie. Parce que l’objectif, pas neutre, voulait immortaliser l’époque de la Grande Depression, les images retravaillées semblent constituer une sorte de propagande d’un village ou d’un monde utopique, ou les femmes auraient résolu tous leur problèmes grâce à des communautés non mixtes et au contact avec la nature, mère nourricière, déesse violente mais protectrice, et blabla... Et puis en même temps c’est tellement angoissant...
Le site My Pie town de l’artiste Debbie Grossman est ici.
Des infos plus précises sur le projet, les références et links sont là.