On a beaucoup remarqué à la dernière Documenta (2012) "Approaching : Choreography Engineered in Never-Past Tense" l’imposante installation d’Haegue Yang à la gare de Kassel – une version inattendue du "Ballet mécanique" sans figures anthropomorphes, une dramaturgie pour stores vénitiens portés à échelle monumentale et animés d’un imprévisible mouvement automate.

Xxx succédait à plusieurs séries développées par Yang depuis 2006, "Gymnastique des pliables“,„Indépliables", "Arrangements vulnérables", qui explorent, au prix de combinaisons et de permutations toujours renouvelées, les ressources narratives et plastiques d’un équipement domestique à priori banal : séchoirs à linge, stores vénitiens, ventilateurs miroirs, potences à perfusion, ampoules électriques animés par la grâce d’une profusion d’accessoires inattendus et ruisselants de lumières colorées, d’une "vie" irrépressible et d’une exubérance baroque – une version volontairement low tech, dotée d’humour et de distance, filtrée par la féminisme des années soixante-dix, des explorations des Ballets Russes ou des expérimentations théâtrales du Bauhaus ?

Yang, qui a toujours manifesté un intérêt actif pour les figures d’intellectuels "publics" comme Marguerite Duras, Petra Kelly ou Kim San (le leader de l’indépendance coréenne) s’est risquée à une adaptation théâtrale de la Maladie de la mort de Marguerite Duras, interprétée en juin 2012, lors de l’ouverture de Documenta au théâtre national de Kassel, par Jeanne Balibar.

Mercredi 9 Janvier à 19H

(métro Odéon ou Saint – Michel)