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Gouines rouges viragos vertes

mercredi 13 octobre 2010, par Sophie

Sortie de Multitudes n°42, la revue pluriannuelle. En quelques articles, elle tente de dresser un état des lieux du féminisme français en 2010.


Les auteures :

Anne Querrien, journaliste de Multitudes, nous présente la série d’articles, nous explique sa raison d’être et les choix pris au début du projet.

Pascale Molinier, psychologue, écrivaine. Elle donne la parole à 5 militantes de La Barbe, des TumulTueuses, des Furieuses Fallopes, du GAT (Groupe Activiste Trans). Ces activistes se présentent, expliquent leur implication dans les mouvements auxquelles elles appartiennent, donnent leur positionnement face à des questions actuelles : le port du voile, la non-mixité, les actions telles que seins nus à la piscine, la marche des tordues…Un instantané de militant.es à un temps t.

Cathy Bernheim, écrivaine, critique de cinéma, activiste de la première heure aux côtés des militantes de l’arc de triomphe en août 1970. "Ce que l’histoire fait aux femmes", le titre de son article dans Multitudes, "cherche à retracer le parcours qui fût nécessaire pour parvenir à (nous) remémorer nos luttes et leurs échos".(extrait du résumé)

Manon Labry, doctorante en philosophie du droit. "Riot Grrrls américaines et réseaux féministes "underground" français" ou "Pourquoi chercher une cohésion, si difficile à justifier, pour parler d’un courant qui met un point d’honneur à ne pas se constituer en mouvement cohérent et qui partant de là ne nous laisse même pas un nom auquel nous aurions pu nous accrocher. On l’aura compris, il s’agira donc ici de présenter une des nombreuses voies (x ?) permettant d’appréhender un courant par essence polyphonique." (extrait du résumé) C’est peut-être un peu scolaire comme présentation, mais sa présentation historique du mouvement Riot Grrrls aux States est agréable et fait figure de piqure de rappel pour bon nombre d’entre nous. Manon nous relate ensuite l’aventure des Ladyfest françaises et nous amène progressivement à admettre que les mouvements féministes sont pluriels et que là résident leur force. Un article qui pourrait devenir manifeste.

Monique Selim par Pascale Absi, anthropologue. Pascale interviewe Monique, anthropologue et militante féministe de la première heure. Que sont devenues les luttes féministes 40ans après ?

Juliette Grimont, étudiante en art, politique et luttes féminines. "Pauline, panthère rose avec groupe" est l’entretien de Pauline, militante du collectif Panthère Rose. Pauline explique le positionnement des Panthères, les raisons qui ont amené à la création du collectif ; le rapport qu’entretient ce collectif avec "la gauche de la gauche", le NPA ; ainsi que les positions face à la mixité ou la non-mixité…etc. Mais quelle est l’actualité des Panthères de nos jours ?

Manon Garcia, élève à l’ENS, élève en master de philosophie. "La femme est-elle un homme économique comme les autres ?". Elle nous explique comment une approche de l’économie sous l’angle du genre paraît une urgence planétaire, mais peut-être pas voulue par tous aux premiers desquels on compte les acteurs majeurs de l’économie mondiale.

Anne Sauvagnargues, peintre et philosophe, professeure de philosophie à l’université de Nanterre. "Entre Lucioles et vers luisants". Anne nous narre son itinéraire d’intellectuelle via et à travers l’histoire du féminisme de 70 à nos jours. De "J’ai grandi façon vers luisant dans une famille misogyne et me suis construite androgyne dans l’enfance, souhaitant échapper aux modèles de femmes disponibles alentour, et ne pas me revendiquer comme femme pour échapper au sexisme intellectuel - dans ma famille régnait un privilège accordé aux hommes, et d’abord par les femmes. A l’adolescence, je me suis vécue au-delà des catégories masculins-féminins" à "Le devenir-femme concerne alors tout un chacun, comme le propose Guattari, non que les hommes aient à devenir des femmes, mais parce que tous les devenirs engagent des formes de déterritorialisations et de minorités qui sont dans nos sociétés assumées notamment par les femmes, mais aussi par les Noirs, les intermittents, les chômeurs".

Sandra Laugier, professeure de philosophie à Paris 1, écrivain. "L’éthique du care en trois subversions". Pourquoi le care suscite-t-il autant de débats contradictoires, et de positionnements politiques radicaux (cf Martine Aubry cet été) alors que d’après cet auteur, "l’éthique du care est une radicalisation du féminisme, par trois subversions : elle subvertit la définition de la morale (comme partage du bien et du mal, et définition du juste), elle oblige à faire attention à des réalités négligées et par là à nos raisons de les ignorer, et enfin, elle rompt le dualisme différentialisme/universalisme."

Doina Petrescu, architecte, membre de l’atelier d’architecture autogérée (aaa)."Jardinières du commun". "L’article aborde la question de la réinvention du commun comme un travail relationnel et diifférencié dans lequel la subjectivité féminine a un rôle actif à jouer". (extrait du résumé)


Mon point de vue : Quel que soit votre niveau d’études ou vos sensibilités, vous trouverez ici matière à réflexion, mais aussi un support, ainsi que des pistes théoriques, autant d’éléments vitaux à des luttes toujours nécessaires.
J’ai choisi de ne pas mentionner ici l’article d’une sociologue qui utilise la revue pour régler des comptes personnels. Je passe son nom sous silence comme elle fait dans son article avec les noms des personnes qu’elle vise.

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