Le 27 juin prochain, je suis sure, il y en a pas mal qui vont aller défiler de "Danfer-Cauchemar" à Bastille en passant par le pont d’Austerlitz. Et pendant que vous irez vous amuser derrière le char de l’UMP, perso je serai en train de danser la polka avec le groupe lesbien féministe de professionnelles des danses polonaises à la Christopher Street Day ici à Berlin. En effet, la marche des fiertés de Berlin, comme l’année dernière (et les précédents aussi peut être) tombe exactement le même jour que la gay pride de Paris. Le seul problème c’est que pour des histoires de copyright etc, on ne peut plus l’appeler Gay Pride mais Christopher Street Day (CSD-Berlin) comme si on était a New York mais moins cher.
En attendant, ce week-end la fête a déjà commencé et avec ma copine Mariella nous nous sommes rendue au Lesbisch-Schwules Stadtfest ce qui traduit littéralement veut dire Guine-Pédé Fête Foraine, un énorme carnaval de rue, spécialement conçu pour des pervertîtes, comme l’indique le nom lui même. Nos pottes berlinoises se la jouent blasées et nous disent qu’elles ne vont pas venir parce que un peu trop commercial ce truc...donc on y va seules, eheheh :)
A l’arrivée à Nollendorfplatz qui se trouve à Schoneberg le quartier gay historique de Berlin, on se retrouve en face du Propaganda, une ENORME discothèque gay dans un vieux bâtiment des années trente avec coupole style Palais de la Découverte à Paris, mais beaucoup plus glamour. C’est les « portes ouvertes » et on peut visiter l’intérieur, yuppi.
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C’est un peu comme les Bains Douches mais sans les douches. Plain de lustres vénitiens, des fauteuils baroques, tout est beau et circulaire. Je m’imagine sans problèmes des centaines de garçons torse nu, danser tous les week-ends jusqu’au matin, sur de la disco de mauvais gout (vu les flyers la réalité ne doit pas trop différente).
On ressort et on se jette dans la foule, au milieu des stands de saucisses et de sextoys, mélange un peu déroutant. On peut s’acheter plain de rainbow-gadgets ou boire des très bonnes bières à deux euros.
A la fin de l’allée principale, la fête se sépare en trois parties. Nous, guidées par l’instinct, on prends à gauche et après avoir traversée une foule compacte, on se retrouve face à un podium, il y a un concert que j’ai déjà oublié, un truc de country je crois, en tout cas une fille toute seule avec sa guitare, la sono est pourrie, on n’entend presque pas… ça y est, on est arrivées chez les dykes. On se pose juste devant le concert, on boit encore des bières, enfin, surtout moi parce que Mariella est allergique à l’alcool, et on regarde cette masse de girls de toutes les âges, milieux, dimensions, looks différents. C’est génial !
Puis, une dj pas trop mal, Karina elle s’appelle, prend les platines et le party commence : à 5h43 de l’aprem on a l’impression d’être a Ibiza. Chose étrange : je suis presque effrayé par le nombre enorme de couples de femmes avec enfant d’age compris entre quelque mois et deux ans.
Plus tard dans la nuit, tout le monde se transfère au Mermaids, une grosse soirée pour filles à Kreuzberg, et moi je me demande si j’ai vraiment envie de rentrer à Paris dans un mois..
Photos by Mariella Loma