Comme on le disait hier, peu après la mi juillet on est parti. On a voyagé en direction de Mytilene en survolant une Europe en plein automne. Pluie sur Munich, sur Geneve, Milano, etc... Puis je pense qu’on s’est endormies. Mais arrivées en Grèce il faisait très très chaud. Étrangement pas de lesbiennes autour de nous pendant qu’on récupère les bagages. Surtout des familles.
Mytilene est une ville mystérieuse et très belle. On se croirait en Turquie. Nous avons dormi dans un hôtel étrange, ou j’ai oublié mon passeport à défaut de pouvoir y laisser mon identité.
Le lendemain, après une recherche désespère de la gare, on a pris un bus Jugoslave (avec tout le respect, c’est juste une manière d’identifier un modèle particulier de bus que je croyais hors service depuis deux décennies). Je dois avouer que lors de ce départ en autocar j’étais extrêmement stressé (et donc de mauvais humeur) parce que pas sure de réussir à arriver à Skala Eressos, notre point d’impact final, le village ou les lesbiennes se retrouvent. Mais, tout au contraire, ma girlfeind est cool, elle profite du voyage, veut des ice-coiffes, aimerait s’acheter des fruits au marché et faire du shopping. Je l’aime. Mais il fait 180 dégrées... Est-ce dans ce bus qu’on va vivre la première épreuve lesvienne à la vie de couple ?
Je reste très digne à attendre pendant environ 30 minutes que le bus démarre. Tout le monde semble enfin monter à bord, y compris ma gilfriend qui est devenue très copine avec une dame grecque au premier rang.
Et on a attaqué la traversé de l’ile.
Ces trois heures de périple pour faire moins de 90 kilomètres on été brusquement arrêtes : à peine sorties de Mytilene, il y a un blocus ! Ce sont les taxis, en grève depuis des mois, qui manifestent contre la dérèglementation de leur licences. La Grèce traverse un moment difficile. Nous on reste calmes sur nos petit sièges recouverts d’une moquette grise-verte qui pique. Évidemment, sans trop comprendre les discussions en grecque qui fusent, on soutient discrètement les manifestant.
Puis on répart et, passée la première moitié montagneuse et recouverte d’olivier et pinèdes, on débarque du coté rugueux de l’ile, dans un paysage qui rassemble au Grand Canyon, avec juste des cailloux et de cactus, des herbes brulées par le soleil et des pierres. Magnifique. La dame au premier rang nous fait signe qu’on y est presque. En même temps on s’en était douté : on est restées les seules passagères sur ce bus de montage ! Mais on commence a entrevoir la mer. Le bus s’arrête dans une esplanade de terre battue, le conducteur nous dit : « Skala Eressos, Skala Eressos ».
Ok on y est.
J’ai la même sensation de quand on est devant l’entrée d’un bar lesbien qu’on ne connait pas. Excitation mêlé à l’hésitation ; envie à mourir de rentre et en même temps la peur folle de franchir la porte : et si c’est vide et que tous les yeux vont se braquer sur moi ? J’essaie de prendre une air assuré et nonchalante et je conduit ma copine vers je ne sais pas ou, en menant une conversation légère. Il faut trouver notre maison. Heureusement le village est constitué de deux rues puis la plage. Il est donc impossible de s’y perdre. Notre première mission nous l’accomplissons sans problèmes et très vite on se retrouve installées dans un joli appartement un peu à l’écart de la ville, avec beau balcon et des voisines qui nous semblent sympathiques. Maintenant il faut se nourrir. Il doit être 3h de l’après midi, pas un chat en vue. On part à la chasse au village. Pendant qu’on parcourt les 50 mètres qui nous séparent de la rue principale du village, ma girlfriend tente de me tenir la main. Je refuse gentiment en lui expliquant que je ne suis pas encore sure des coutumes locaux : est ce que les lesbiennes sont regardées de bon œil ? Acceptées ? Aimées ? J’en sais rien. Juste à la fin de mon monologue, on croise un couple de filles. Très mignonnes, plutôt jeunes cheveux encore mouillées, elles arrivent visiblement de la plage. A peine elles nous dépassent que l’une des deux encercle la taille de sa copine et l’embrasse. Mon expression trahit mon émerveillement. Ma copine rigole et me prend la main.
Toutes les tavernes ou petits réstos de la ville se trouvent le long de la plage. On mange bien et pas cher partout. Nous on a beaucoup aimé le Blue Sardine. La vue est a couper le souffle. Par vue on entend le panorama de l’ile évidemment, mais également les voisines de table. Parce que parsemé au milieu de quelque couples hétéro ou de familles, il y a en effet un grand nombre de lesbiennes ou de filles qui ont un look très, très particulier, qu’on dirait, sans vouloir faire des généralités, qu’il s’agit de lesbiennes.
La suite... demain !