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Des feministes et la pénalisation des clients

vendredi 12 octobre 2012, par Unbacioetroppopoco

En fait, la rencontre s’intitule "des féministes contre la pénalisation des clients", le débat promet d’être houleux. Je vous propose quelques pistes de réflexion.


Pas facile de parler de prostitution dans le féminisme. S’il y a unanimité pour dénoncer la traite et l’esclavage sexuel, pour le reste les camps sont bien séparés. Il y a celles qui sont contre la prostitution. Celle qui souhaitent sa disparition quitte à réprimer par la loi les pratiques de prostitutions. Et puis, il y a des féministes qui ne sont pas forcement enthousiastes face à la prostitution mais qui se disent que dans l’histoire il y a des putes, qu’elles sont bien souvent des femmes et qu’elles méritent d’être considérées et entendues.

Depuis quelque temps déjà, un projet d’une loi sur le modèle suédois est dans l’air. Pour les partisans ce ce projet, il s’agirait de réprimer les clients des putes, ça s’appelle la pénalisation des clients ! Pour une fois, des féministes et des putes proposent un débat sur de ce projet de loi.

« Bonjour à touTEs, le collectif 8 mars pour toutes organise vendredi 12 octobre de 18h30 à 21h30 une réunion publique d’information : "prostitution/travail sexuel : féministes contre la pénalisation des clients"

Loi de pénalisation des clients : Quelles conséquences concrètes ? Quels enjeux de santé publique et de politiques migratoires ? Quels féminismes ?

Interventions de Morgane Merteuil (Syndicat du Travail Sexuel), Cécile Lhuillier (Act Up-Paris), Giovanna Rincon (Acceptess-T), Natacha (TumulTueuses) et Carine Favier (Mouvement Français pour le Planning Familial). »

Tout ceci se passe aujourd’hui, vendredi 12 octobre de 18h30 à 21h30, au Centre Pierre Mendes France - Amphi K - Université Paris I - 90 rue de Tolbiac (Metro Olympiades) à Paris.

Page Facebook de l’événement : https://www.facebook.com/events/452...

Il est prévu environ 1h pour les interventions, afin de laisser une large place aux questions du public et donc au débat.

Pour réflechir avant de hurler au scandale : Un article de contretemps : http://www.contretemps.eu/intervent... Une tribune de putes sur Slate : http://www.slate.fr/tribune/60175/a...

2 messages
  • Article et stratégie de propagande typique. Mais bon... quelle chance vous avez, aujourd’hui je suis de bonne composition. :-)

    Selon votre article il semblerait donc que mon cerveau ne soit pas suffisamment large et développé pour penser la prostitution par moi-même sans un petit coup de pouce, voire une "réunion publique d’information" qui m’explique que j’ai tort de ne pas penser comme la majorité... Alors que j’me donne du mal pour essayer de comprendre, j’vous jure, et même jusqu’à jouer le jeu de cliquer sagement sur un des liens conseillés avant d’aller "hurler au scandale".

    Mouahahaha ! Mouhaha ! (MDR, comme on dit).. Nan Franchement ! Mouahaha ! Mouah !.. Désolée, je n’ai pas pu aller jusqu’au bout !.. Mouahaha ! Ah ! Ah ! Ah ! Mouahaha ! Ah ! Ah ! Hum.. Nan, sérieux, vraiment, c’était pas possible :

    "Il n’est pas rare qu’un client offre par le mariage une réinsertion inespérée à une prostituée dont il est tombé amoureux."

    Wouaw.. Aaah, çaaa, j’avoue ! ÇA c’est de l’argument qui fait réfléchir quand on est féministe ! (y)

    • Je suis d’accord avec NGL.

      Moi, ce qui m’épate c’est cette tendance à récupérer joyeusement le pire du patriarcat.

      Je me rappelle d’une intervenante de terrain qui travaillait avec des femmes prostituées, et qui prévenait ( la jeune journaliste qui l’avait invitée à débattre, et qui n’utilisait QUE ce mot) qu’elle n’employait JAMAIS le mot "pute" pour parler d’une femme dans la prostitution, parce que c’était le vocabulaire des clients, le vocabulaire de la haine, et que les femmes (prostituées) qu’elle connaissait DETESTAIENT se faire appeler "pute".

      Pour ma part j’hallucine en entendant des féministes brandir du "pute" à tours de bras comme n’importe quel beauf de café, comme n’importe quel "gauchiste" pro-prostitution qui ferait paraître sa tribune dans Libé, comme n’importe quel ado à une gamine qui refuse de "se laisser faire".

      Le vocabulaire, on peut l’inventer, le transformer, le changer. Ca fait partie de l’utopie féministe : en finir avec le patriarcat, construire, penser, parler différemment. On a inventé des outils pour ne pas utiliser ceux du maître !

      Utiliser une insulte pour désigner des personnes, c’est les réduire à cette insulte. Je veux bien croire quel quelques-unes se satisfont d’être appelées comme ça, mais je pense que le minimum de la part de féministes qui disent les respecter, c’est de ne pas utiliser cette insulte pour parler de TOUTES les femmes dans la prostitution.

      Des fois j’ai l’impression que certaines se fascinent pour cette insulte (après tout, ce n’est écrit que 5 fois sur cette page). Je ne sais pas, ça fait "bad girl", ça fait cool peut-être ? Ca sort facilement, on l’entend tellement, et puis c’est écrit sur les murs des chiottes dès le collège...au procès de Créteil, comment les violeurs ont-ils appelées Nina et Aurélie ? Bingo.
      Pour moi quand on parle des femmes comme ça, c’est le patriarcat dans nos têtes qui parle et qui pense à notre place.