Carole Roussopoulos n’est plus là. Y réfléchir me fait sentir un peu plus vide. Parce que elle va me manquer, même si je ne la connaissais pas beaucoup. Mais surtout parce que son image, le fait de penser à elle, me faisait sentir parfois plus forte. Mon talisman, un truc pour me protéger. Elle était surement déjà passée par cette indignation, cette colère que j’éprouve par moments. Mais à chaque fois, j’en suis sure, elle avait déjà démonté la peur, affronté le problème, dépassé l’obstacle et elle travaillait sur le sujet suivant. Carole nous a raconté plein de choses. Dans ses films mais aussi en privé. La manif pour la Femme du soldat inconnu, le FHAR, le SCUM avec Delphine, Genet et Angela Davis, les différentes formes de violence, les documentaires récents, les années 70, ses vacances en Grèce…
Mon éclaireur dans des mondes que je n’aurait pas connu sans elle, s’éteint. Le chemin sera plus sombre et plus froid.
Pour des extraits de ses films c’est ici ou au Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir.