Comme chacune d’entre nous le sait, être lesbienne, c’est un mode de vie, et ce n’est pas parce que l’on quitte sa ville pour quelques semaines de vacances, qu’on va rater les soirées gouines locales.
Pour ma part, je suis descendue dans le sud et j’ai goûté aux soirées marseillaises, ou plutôt à LA seule soirée de gouines que j’ai pu trouver !
Vendredi 18 juillet.
Soirée K-ROM au Warm-up spéciale Red Alert by Desperados. Kdos, animations, 10€ l’entrée avec une conso. 22h-4h.
La première question que je me suis demandée, c’est, pourquoi K-rom comme nom de soirée gouine ?? Qu’est-ce ça veut bien vouloir dire : K tiret ROM …un jeu de mot ? une référence à quelque chose ? mais à quoi ? Ça reste un mystère, on ne peut parfois pas tout expliquer.
Sans avoir vu le flyer de la soirée, c’est à peu tout ce que j’avais comme info…Pas très folichon tout ça. Mais bon, never know.
Après un apéro bien arrosé sur la plage avec les copines, suivi d’un dîner sur la même lignée, il est déjà 2h30 du mat’ et la démotivation de certaines se fait déjà sentir. Mais pas question de baisser les bras, nous irons à cette soirée. Après délibération, personne (toutes des marseillaises) n’avait l’intention de venir…Bizarre.
Anyway, my girl E. et moi sommes bien décidées, et nous voilà parties un peu titubantes, à la recherche de ce fameux club, le Warm-up. Après avoir tourné1h dans Marseille, on se rend compte que nous étions à 2 pas du lieu en sortant du restau, ça commence bien !
3h00 - On arrive sur un parking assez sombre qui donne sur une ruelle carrément plongée dans le noir. Au fond de celle-ci, on aperçoit une lueur, un néon…Warm up ! génial on a trouvé l’entrée, qui nous paraît cependant bien glauque, surtout à moi. E., dans sa petite robe à pois et ses hauts talons, passe devant moi, se déhanchant jusqu’au bout de l’impasse…Rien. Une double porte battante fermée. On tire la porte et la musique s’échappe dehors le temps que nous franchissions le seuil du Warm-up. Nous sommes face à un rideau noir…On se rend bien compte qu’il y a un problème ; pas de physio, pas de caisse, un rideau. Nous sommes entrées par la sortie de secours, bravo les Parisiennes. Je comprends maintenant pourquoi je trouvais cette ruelle étrange. On pousse le rideau et un mec nous tombe dessus :
« c’est pas ici les toilettes ! »
« en fait on cherche l’entrée » blablabla, on passe sans problème et surtout sans payer !
Le lieu est pas mal, assez haut de plafond, 2 bars, des petits recoins (qui ne servent malheureusement que de vestiaire improvisé) et des podiums. C’est une soirée spéciale despé red. Les 3 hôtesses qui représentent la marque, des hétéros en micro jupes qui jouent les lesbiennes l’espace d’une soirée…pfff, genre de trucs qui m’énerve. Pour me calmer, on leurs prend 2 bières ;)
Mais encore plus troublant, 2 mecs sont là, devant des mégas écrans, à faire la promo d’un nouveau jeu Playstation !? On ne se serait pas trompées de soirée baby ? c’est carrément hallucinant, ils auraient pu au moins mettre des filles comme les despé-girlz.
Après toutes ces surprises (comme l’annonçait l’intitulé de la soirée), on se décide à regarder un peu le vrai fond de cette soirée, les meufs quoi ! Il n’y a pas grand monde, c’est même un peu vide, genre 25 personnes dont quelques mecs (gayfriendly j’imagine), mais nous sommes à 1h de la fermeture, c’est peut-être ça. On nous distribue des pendentifs avec des cœurs rouges en plastique qui clignotent, et je me rends compte que chaque personne présente dans la boite porte le sien. Fuck ! Je ne porterai pas le mien, tant pis si je fais tache !
L’ambiance est molle, les filles pas très motivées, j’ai l’impression que nous ne sommes pas les seules à nous faire chier. DJ Francesco (je crois), perché dans sa cabine, enchaîne les tubes commerciaux façon dance-techno remixé, coupe les disques et parle dans son micro « Allez les filles, on soulève son t-shirt ! » pour essayer de motiver les troupes. Sans résultat. J’hallucine encore une fois sur le fait que ce soit UN Dj et pas UNE Djette, nous sommes dans une soirée lesbienne oui ou merde ???
Comme j’en ai marre de râler, je fais un rapide tour du proprio, histoire de voir s’il n’y a pas une autre salle, dans laquelle les filles seraient en transe sur la piste de danse, mais non…Il n’y a même pas la queue aux toilettes ! je remarque tout de même qu’il y a un premier étage (V.I.P.) en haut des escaliers au fond de la salle. Je fonce chercher E. et l’entraîne en haut…Personne. Une salle vide, des tables basses avec canapés façon lounge, ils doivent fêter des anniversaires ici ou des trucs comme ça ? en tout cas ce soir, on ne fête rien, on a trouvé le bon spot pour observer la soirée d’en haut, et roucouler tranquille. Un mec fait des allers-retours en nous regardant du coin de l’œil, sans intervenir. Quelques baisers plus tard, E. se retrouve debout sur une de ces petites tables et m’offre une danse privée à laquelle je ne suis pas insensible. En quelques minutes, la petite robe à pois tombe par terre et ma girlz est bien partie pour me faire complètement imploser…j’adore. Cette soirée est géniale ! ! ! Je suis hypnotisée par ce show improvisé, quand le mec, qui ne faisait tout à l’heure que passer, déboule. FUCK.
« Vous pouvez m’expliquer ce que vous faites là ?! »
Panique à bord, je me poste devant le mec pendant qu’E. ramasse ses affaires et tente de trouver le trou dans lequel elle doit passer sa tête pour essayer de se rhabiller au plus vite.
« ba on a vu un escalier V.I.P, on est montées… »
« et bien il va falloir descendre ! »
Message reçu. Fait chier, ça commençait à me plaire cette soirée. Dégoûtées, on décide de bouger (et puis il est 4h, la soirée s’achève de toute façon). Après 1h passée au Warm up, on sort par l’entrée cette fois-ci et bilan de la soirée K-ROM, pas terrible. L’ambiance était tiède, on s’est fait interrompre dans notre show privé et on s’est fait virées. PAS CONTENT.
En bon reporter que je suis (et parce que j’ai du mal à résister à l’idée de passer à côté d’une soirée de meufs), je me suis dit que pour faire un bon compte-rendu de cette expérience, il ne fallait pas rester sur un échec et donc, réitérer l’expérience.
Vendredi 8 Août. E. et moi, sommes accompagnées cette fois de notre pote S., mais on est carrément moins motivées, on angoisse de revivre la soirée un peu naze de la dernière fois.
22H00 – On se prépare psychologiquement en buvant quelques bières et une bouteille de vin blanc.
Quelques verres plus tard, on a subitement retrouvé notre engouement pour la soirée K-ROM. Préparation enjouée de nos tenues de soirées respectives. Après avoir essayé une par une toutes les robes de sa valise, E. opte pour sa robe Bleue ouverte dans le dos et ses talons roses (WAHOUUUU), S. sera très classe avec ses bretelles sur t-shirt blanc et pantalon gris, et moi jean-basket-bling-bling…ça s’est fait.
00h00 – On est fin prête ! et bien alcolisées, idéal pour y aller. Avant de partir, on oublie pas de prendre l’accessoire qui tue : Les Menottes ! Oui, parce que ce soir, on a plus d’infos sur la soirée que le mois dernier.
K-ROM VENDREDI 8 AOUT SOIREE SUMERLOVE DE 22H30 À 4H00 Venez attachées par 2 avec une corde, des menottes, une laisse, bref ce que vous voulez. On vous offrira un cocktail en plus de la conso ! 10 € avec conso Dj Cyril mix calliente et généraliste (disco/funk/r’n’b/zouk)
On peut pas rater ça.
Devant l’entrée, beaucoup plus de monde que par la sortie de secours. On fait la queue, et sortons nos menottes…Évidemment, nous sommes les seules à être attachées, ou du moins à avoir pensé à prendre un accessoire. On réussi donc à avoir notre conso bonus sans même avoir eu besoin de s’attacher par 2 (c’était compliqué, on était 3). On entre, et première chose que nous décidons de faire : aller commander un verre, du champagne.
La salle est pleine de filles. On en repère pas mal aux cheveux longs vêtues de robes…Étonnant, mais plutôt plaisant ! Le Dj nous arrose de tubes et on se dit que la musique est quand même plus sympa qu’avec Dj Francesco, même si lui aussi, parle sur tous les morceaux. Ca danse de partout, en club sandwich pour certaines, en mode solo sensuel sur les podiums pour d’autres…l’ambiance est plutôt sympa. Une fille, un peu très ivre, vient me parler et je ne comprends rien…C’est un peu comme un samedi soir au Pulp.
On mate sévère l’ensemble de la salle, bien décidées à trouver une meuf à S.. Il faut procéder par élimination pour dégoter une fille assez sexy pour lui plaire.
Occupées à scruter le terrain, S. et moi, perdons ma girl de vue. Rien à l’horizon, on retourne au bar pour prendre notre verre bonus en se disant que c’est le meilleur endroit pour qu’elle nous retrouve. Comme prévu, retour de notre « fem » préférée.
« t’étais ou ? »
« je me suis brancher par une meuf…pff, dégoutée , encore une parisienne ! »
Bref, je commande la prochaine tournée…mais la conso bonus ne donne pas accès à ce qu’on voudrait, elle ne donne d’ailleurs accès qu’à une chose : un cocktail spécial . Ok, va pour le spécial… Pas bon le spécial ! On dirait un oasis mélangé à un tang. Direction les toilettes. Je tombe sur une blonde californienne, repérée auparavant dans la salle…Elle danse toute seule devant le miroir du lavabo. Elle me voit, mais ne s’arrête pas.
« tu t’entraînes ? » pas si mal cette blonde pensais-je.
« non, je me maintiens éveillée parce que j’ai pas dormi la nuit dernière »
« tu devrais retourner là-bas, je suis sure qu’il y à plein de filles qui voudraient t’aider à rester éveillée »
Sourire gêné, elle tourne les talons et s’enfuit pour rejoindre le dance floor. Timide pensais-je de nouveau.
Je retrouve E. sur un podium qui se fait brancher par une petite gouine, cheveux courts décolorés, piercing fluo dans l’arcade, et bien déterminée à danser collé serré avec ma chérie…Je mate un moment, ça me plait pas mal de les voir se trémousser autant l’une que l’autre sans savoir que je les regarde.
S. est accoudée au bar, penchée sur une meuf plutôt mignonne aux cheveux longs, bien déterminée aussi à passer à l’action. Je suis à cet instant, comme une conne à tenir un mur et décide de sortir fumer une clope. Sur le trottoir, devant le club, je taxe du feu à une fille et en profite pour lui demander son prénom : « Laure » je lui fais un baise main pour rigoler…Elle rigole pas. E. , appelée par un manque de nicotine m’a rejoint. On se raconte nos anecdotes, et j’apprends que les copines de la petite au piercing fluo sont parisiennes ; décidément la plupart des filles avec lesquelles on discute sont parisiennes. C’est presque décevant.
Au moment de se retourner à l’intérieur sur un bon morceau de disco orientale, une bagarre éclate sur le trottoir ! une histoire de fille qui a trompé sa copine avec la meilleure copine de l’ex-copine de la copine, enfin bon le classique quoi. On préfère les histoires croustillantes qui sont en train de se former sur les podiums (apparemment très dangereux, selon E., car se trouve un trou au milieu des cubes dans lequel se coince le talon, idéal pour faire une chute spectaculaire). D’ailleurs, ou est S. ?
« je vous présente X. »
La fille sur laquelle elle avait des vues tout à l’heure, n’a pas résisté à sa tchatche et la voilà aux bras de notre amie. Cool. Buvons un verre pour fêter ça ! Vodka/pomme pour tout le monde. La petite fan d’E. revient à l’assaut et je la laisse l’inviter à danser parce que je trouve ça super mignon, et puis elle s’en sort pas mal en plus, elle bouge bien, ça n’a pas l’air de déplaire à ma girl.
Mes 2 complices de soirées bien occupées, je me replonge dans mon verre et m’adonne à mon passe temps favori : l’observation. C’est bien ce que je me disais. Il y a un gang de filles dans cette soirée, leur signe de distinction : Le Chapeau Shane ! Putain, elle ont toutes le même, c’est incroyable ! Une bonne dizaine, et elles se connaissent même pas toutes, elles font parties du même gang sans le savoir. J’adore.
La fin de la soirée approche et Dj Cyril annonce le dernier morceau…Un zouk love évidemment pour permettre de concrétiser…Et ça concrétise. Sous les yeux du petit requin décoloré, je kidnape ma belle pour un slow langoureux, auquel elle n’aura jamais l’occasion de goûter ! Les lumières se rallument et on se rend compte qu’on a fait la fermeture du Warm up !
Dehors, il fait encore nuit, mais le soleil marseillais ne va pas tarder à se lever. Pas de signe de vie de notre pote S. qui a du s’éclipser avec sa conquête. A la sortie du parking, des flics sont là. « ils font des contrôles anti test ! » je lance. Test qui s’avérerait donc positif pour moi.
4h30 - On rentre doucement à l’appart avec E., en refaisant le monde selon des théories bien alcoolisées.
Bilan : On a bien fait de ne pas rester sur une première mauvaise impression. La seconde est nettement meilleure. S. est rentrée avec une marseillaise avec qui elle a refait le Kama sutra en commencent par la fin, E. s’est faite draguer toute la soirée par un max de filles et moi, rien d’extraordinaire mais j’ai passé une agréable soirée auprès de ma fiancée.
Et je n’ai toujours pas élucidé le pourquoi du comment de l’appellation K-ROM…si quelqu’une a une idée ?
Toutes les photos ont été trouvées sur le site du K-rom