Voici comment cette petite galerie qu’on aime bien à Paris présente l’expo sur la réalisatrice américaine :
"C’était donc bien avant qu’elle ne devienne une réalisatrice reconnue, tant pour l’ambition auteuriste de ses films que pour son statut particulier — celui d’une des rares femmes cinéastes à s’être imposée à Hollywood, qui plus est dans le répertoire du film de genre (comprenez de genre masculin). Le cinéphile avisé, qu’il (ou elle) ait été impressionné(e) par l’ampleur narrative et la violence de Strange Days, intrigué(e) par la complexité des héroïnes de Blue Steel ou du Poids de l’eau, ou qu’elle (ou il) ait voué un culte à Keanu Reeves et Patrick Swayze après les avoir suivis sur les planches de surf de Point Break, s’est sans doute déjà penché sur l’originalité de la carrière cinématographique de Bigelow. Mais qu’en est-il de ses années de formation ? La singularité de la voie qu’elle a tracée n’est-elle que le fruit du hasard, ou l’explication première de son œuvre filmique ? Une expérience de l’art peut-elle être profitable ? Quelle est l’alternative ? Renoncer ou se contredire ? Réussir ou se trahir ? S’accomplir ou tout arrêter ?
C’est donc le parcours de Kathryn Bigelow dans la sphère de l’art contemporain, au fil des années 1970 et 80, que se propose d’évoquer l’exposition Breaking Point, par le biais d’un ensemble de vidéos auxquelles elle a participé, de revues dans lesquelles elle a écrit, de documents et de fétiches à l’authenticité parfois douteuse. Son propos n’est pas pour autant de fixer définitivement quelque histoire que ce soit, de forcer le parallèle entre la tension d’un thriller et les débats idéologiques des années 1970, ou de renvoyer la place des femmes à Hollywood à celle qu’elles peuvent encore avoir dans le champ de l’art. Et ce, même si les vidéos de Lawrence Weiner ont bien à voir avec la Nouvelle Vague, que la culture de masse n’est pas si loin des artistes conceptuels, et qu’il n’y a pas tant de distance entre la Biennale de Venise de 1976 et les Oscars de 2010 pour lesquels Démineurs, le dernier film de Bigelow, devrait concourir."
Vernissage : Samedi 16 Janvier, 16h-21h
Castillo/corrales, 65 rue Rébeval, Paris 19e, Metro : Belleville
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