Parfois on reste orphelins de nos groupes fétiches. Ça s’est produit avec Electrelane et Rhythm King and Her Friends, deux bands incontournables du début des années 2000, qui ont trop vite arrêté de jouer ensemble. Puis, parce que faire de la musique c’est parfois super dur, il y a un long moment pendant lequel on a peur que les musiciennes qui en on fait partie s’arrêtent définitivement. Mais heureusement, ces interruptions sont au contraire l’occasion pour elles de reconfigurer leur envies et de repartir avec des projets musicaux géniaux comme Vera November ou, cette fois ci, Normal Love.
Pour des raisons sur lesquelles on ne va pas s’attarder, nous avons suivi la formation de Normal Love depuis ses débuts. Aujourd’hui, sort leur première vidéo, Suddenly, et Pauline, voix et basse du groupe, réponds aux FFF questions.
FFF : Pauline, comment est né le projet Normal Love ?
Pauline : Au début, il y a eu LOVE (des désirs travestis) puis tout est devenu NORMAL.... En réalité, tout a commencé après notre groupe d’avant, Rhythm King and Her Friends. On était restées deux, moi et Inka la batteuse et on a décidé de trouver une troisième personne et de remonter un groupe. Ben, le guitariste nous a rejoint et maintenant on est trois.
FFF : Comment ta musique a évolué entre la période Rhythm King and her Friends et maintenant ?
Pauline : D’une part, Normal Love est un projet beaucoup plus basé le live : on compose ou répète plusieurs fois par semaine, notre musique se base sur combinaison guitare, basse, batterie et voix. Toute la partie électronique et les synthés viennent après. D’autre part, les rhytmes et plusieurs mélodies de basse sont disco : on est un groupe qui fait une sorte de disco analogue ! un peu disco un peu post-punk.
FFF : Parlons un peu de Berlin alors. Vue depuis la France, cette ville nous semble la capitale de la musique underground, électronique ou pas, faite par des filles. Peaches, Planning to Rock, Electrelane, Creep, Kool Thing, travaillent ou ont travaillé à Berlin. Pourquoi selon toi ?
Pauline : Parce que c’est une ville où les musiciennes fauchées (et riches !) peuvent survivre, il y a une grande communauté d’artistes et de musiciennes, qui ont des caves et des espaces de répét. pas chers. Mais le nôtre c’est le mieux, c’est là que répétait Nina Hagen dans les années 80 quand elle a passé de Berlin-Est à Kreuzberg !
FFF : Je sais que tu as une collection exceptionnelle de vinyles de girls bands. Quelle est la musique que tu aimes ? Quels groupes écoutes tu en ce moment ?
Pauline : Parmi les choses plus anciennes, j’aime les groupes de filles de post-punk, par ex. ESG, Flying Lizzards, Lizzy Mercier Descloux... En ce moment, j’écoute Midnight Magic. Suddenly, le premier morceau pour lequel on a réalisé un clip, est très influencé par toute cette musique..