Ce qui est bien avec le skate, c’est qu’on n’est même pas obligé d’en faire en vrai. Il suffit de se promener avec des Vans au pied, un short baggy, un tee-shirt Hang Ten, une casquette de travers, et une planche sous le bras et le tour est joué.
Mais face aux fakes de la glisse, qu’on retrouve dans tous les sports supposés "cools", il y a les tâcherons et tâcheronnes de la planche. Des gars en tous genres qui enchainent des heures et des jours de figures ratées sur un bout de bitume pour le plaisir ô combien fugitif d’un ride sans heurt, d’un saut parfait ou d’un flip réussi.
Qui d’entre nous n’est pas rentrée les genoux en sang, à la fois fière et honteuse après une gamelle mémorable ? Qui n’a pas failli mourir noyée après avoir affirmé pouvoir surfer cette vague qui paraissait si petite vue d’en haut de la plage ? Qui ne s’est pas retrouvé avec une jambe dans le plâtre après s’être emplafonné un taxi sur son fixie ? La glisse est bonne mais se paye cher, tendance chair.
Le surf et son cousin le skate sont pratiqués depuis Mathusalem et à la pointe de la mode depuis les années 70, avec des peaks et des grosses descentes, des moments de grâce et des passages à vide. Après plus de 40 ans, on se demande par quel miracle ils continuent d’incarner des valeurs de liberté, de bonheur intense, de rebellion contre l’establishment, de cool-attitude avec un zest de défense de l’environnement.
Les multinationales de l’entertainment y sont beaucoup, marchant main dans la main avec les marques de vêtements, de baskets, d’accessoires...etc Sans le vouloir, on se retrouve souvent happé par des images à couper le souffle d’une déesse vivante ou d’un héros prométhéen partis à l’assaut d’une montagne de flotte menaçant de l’engloutir ou enchainant des figures improbables sur un petit bout de bois de rien du tout. Et on s’imagine quelques instants être touché de cette grace, cette aisance, cette fluidité. On voudrait posséder ce quasi don de flotter sur l’eau ou dans l’air, de traverser l’espace comme un souffle de vide.
Celles qui possèdent ce don, et celles qui voudront tenter le coup, pourront s’essayer sur la mini rampe installée face à la Gaieté Lyrique et pourquoi pas, prendre quelques cours. (Du mardi au dimanche : de 14h00 à 20h00, Pratique libre). Pour toutes : des photos, en noir et blanc et en couleur, des planches de skate, des vidéos, des murs graffés par l’artiste américain Neckface, une installation sonore conçue par DVNO, un « home skating » (vision futuriste du skateboard), des archives du magazine américain Trasher, et bien évidemment des concerts (No Age, Brodinski, Boys Noize, Antipo Consortium, etc) (source).
Tout le programme : site Gaieté Lyrique