Attention ! Si, et seulement si, vous êtes une "’AMAZONE". Par amazone, n’imaginez pas une femme qui s’est tranché un sein et qui protège grâce à ses talents de tireuse à l’arc la ville qu’elle occupe avec quelques milliers de ses congénères. Oubliez les redoutables guerrières qui donnèrent son nom au fleuve brésilien. Remisez loin l’iconographie de ces dames de la haute qui montent à cheval de côté grâce à une selle spéciale. Non, ici "amazone" veut dire "femme", tout simplement. Oh mais pas n’importe quelle femme non plus. Si on en croit le concept du raid, les amazones sont 225. Elles "ont pour la plupart la trentaine active. Elles conjuguent vie familiale avec une activité professionnelle prenante (cadres moyens et supérieurs pour la majorité)". Donc si vous êtes mariée et cadre sup dans une grande entreprise, que votre employeur est prêt à débourser une moyenne de 9500€ HT pour vous envoyer vous défouler pendant une semaine à l’autre bout de la planète et jouer les "aventurières débutantes" entre filles, zou !
Les autres resteront, comme moi, sur le bord du chemin à se demander comment, en étant pourvu d’un sexe féminin, on peut avoir envie de participer à cette pseudo aventure au rabais. Je comprends qu’on soit tentée de se lancer un défi personnel, atteindre un but sportif quelconque mais pour ce qui est de cautionner une image de la femme dépréciative sous couvert de participer à une épreuve physique, non. Évidemment, on se dit qu’on ne pouvait guère en attendre mieux d’un "animateur de télévision" (Alexandre Debanne) ou d’un "instructeur du R.A.I.D de la Police Nationale" (Bruno Pommart), les deux co-organisateurs de cette course par équipe. A moins évidemment qu’on ne recherche exactement ça : se faire souffrir pendant 8 jours. Vu que ce Raid en est à sa neuvième édition, un petit calcul rapide nous informe que 1800 "amazones" ont déjà participé à cette blague. Ce qui en dit long sur le masochisme extrême de certaines d’entre nous ou sur notre total aveuglement quand il s’agit de politique.