Allez courage, on est presque à la fin de ce mois de Décembre qui semblait vouloir durer trois ans. Je ne sais pas vous, mais ici on a eu l’impression que ces 22 derniers jours ont été longs, très longs. Et ce qui nous a vraiment fatigué n’était pas tant l’angoisse de la fin du monde préconisée par les Maya et qui a fini par se transformer en vaste bourde hippie. Non, la dureté particulière de ce mois de décembre a été causé par le travail de fourmi de (toute) la communauté lgbt de France pour organiser sa propre résistance morale, intellectuelle et médiatique face aux prédictions apocalyptiques de personnes bien moins rigolotes que nous amis disparus les Maya. Vous aurez bien compris qu’on parle des homophobes de tout bord, convaincus depuis octobre dernier que l’ouverture du mariage aux couples du même sexe pouvait détruire "l’hétéropatriarcat". Franchement, mais si seulement...

Il nous a fallu donc du courage, beaucoup de temps et plein d’énergies pour arriver à la manifestation de dimanche dernier. Parce que honnêtement, au début, on se sentait vraiment seules. Qui aurait cru qu’on allait être 100.000 ? Peu de monde pensait que d’autres (en dehors de nos copines et ex-girlfriends) allaient soutenir notre combat pour l’égalité. On ne s’attendait pas à voir des personnalités publiques prendre la parole pour dire : ça suffit avec les monstruosités des homophobes ! Du coup, notre étonnement a été grand quand on a compris qu’Audrey Pulvar se rangeait à nos cotées, franchement, sans compromis, parmi les premiers, juste avec nous, les homos, queers, gouines, trans et pédales.

On l’avait vue s’en prendre a Copé et LePen en directe à la télé pendant la campagne présidentielle, puis se faire virer de cette même télé pour cause de conflit d’intérêt. C’est d’ailleurs étrange comment fonctionne l’étique : on peut vendre des armes et posséder un quotidien mais on ne peut pas coucher avec un ministre et être chroniqueuse à la télé.

Peu de temps après, on avait trouvé étrange qu’elle soit catapulté à la tête d’un hebdo national. On s’était dit que c’était louche qu’elle quitte publiquement son copain ministre par twitter. Mais on avait carrément soufflé quand son magazine ouvrait avec une couverture et un édito pro mariage gay.

On est donc un peu tristes aujourd’hui d’appendre qu’elle quitte la rédaction des Inrocks. On n’attendra pas avec la même fébrilité la couverture du prochain numéro chaque mercredi en kiosque. On aimait beaucoup retrouver So et LBV page 7, les visuels d’Adam dans la rubrique ou est le cool, etc.. Sincèrement Audrey Pulvar tu nous manques déjà. Mais au fond de nos cœurs, un mini espoir brille : qui reprendra le flambeau ?