Un article publié sur Rue89 nous raconte cette jolie histoire de l’été, capable de nous faire éprouver un frisson glacial dans le dos même lors des rares éclaircies de ce ciel hivernal, pardon, estival.
Carlos Apolinario, conseiller municipal chrétien évangélique de la ville de Sao Paulo s’opposant aux droits des homosexuels et membre du Parti démocrate (DEM) a proposé et a vu sa proposition adopté, d’instaurer une journée de la fierté hétérosexuelle.
Traduite et probablement simplifié, la pensée (?) de cet éminent politicien se résume ainsi (attention horreur !) :
« Se peut-il que les homosexuels comprennent le droit à la liberté comme celui qu’ont deux hommes moustachus de rentrer dans un restaurant et de s’embrasser sans le moindre respect pour les autres clients de l’établissement ? Ils devraient se comporter de manière convenable en société et réserver les baisers et les gestes d’affection aux espaces privés ou à leur foyer. Il se trouve que les homosexuels ne se satisfont pas de l’anonymat et pour attirer l’attention sur eux, ils se mettent à réclamer des droits que même les hétérosexuels ne possèdent pas. Ils se comportent de manière inappropriée et agressent souvent verbalement ceux qui ne partagent pas leurs idées et ils veulent ensuite que la société accepte ce comportement. Je suis marié depuis trente-deux ans et malgré cela, je ne pense pas avoir le droit d’embrasser ma femme en public pour lui témoigner mon amour. »
Évidemment, la réaction ne s’est pas faite attendre. Voici une petite selection des réponses qui on suivi le vote : « Quand les homosexuels célèbrent leur Gay Pride, ils demandent le respect de leur orientation sexuelle. Quand les hétérosexuels organisent un défilé Straight Pride ils révèlent leur intolérance à l’égard des autres orientations sexuelles. »
D’autres militants et activistes de gauche considèrent également qu’il n’y a aucun besoin d’une « revendication hétéro » et préfèrent baptiser la journée de la fierté hétéro, « journée de la honte », étant donné qu’on ne rapporte aucun cas de violence à l’encontre des hétéros en raison de leur sexualité.
Comme le suggèrent ironiquement plusieurs blogs, les prochaines journées de fierté à instaurer sont : la journée de la fierté blanche, la journée de la fierté de ne pas être handicapé physique, la journée de la fierté raciste, la journée de la fierté d’être riche, la journée de la fierté homophobe.
Dans cette histoire, ce qui nous étonne le plus est que ça se passe au Brésil, la pays de l’ex président Lula, l’ami des LGBT et de la nouvelle présidente Dilma Rousseff, qui a remporté l’élection face justement aux extrémismes de la droite évangélique.
Attention alors, l’homophobie ne connait toujours pas de frontières.