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LYDIA LUNCH AU MENU DES MOTS A LA BOUCHE

lundi 20 septembre 2010, par C.Line

L’artiste mythique de l’underground new-yorkais surgit à la librairie le jeudi 23 septembre.


Vous qui avez lu Paradoxia, journal d’une prédatrice et Déséquilibres Synthétiques, vous en tremblez déjà….

Le vrombissement de la vieille Cadillac déglinguée fait trembler les carafes en cristal sur les guéridons des hôtels particuliers. Le démon est en route. Dans une brume spectrale, la tête de mort rouge clignote sur le capot, les roues en feu brûlent l’asphalte, odeur de soufre et de guerre. Lynda Lunch jaillit dans le Marais, à vif, explosive, atomisant le vernis poussiéreux d’un Paris vieillot et somnolent. Elle émerge du New-York fin 70, crasseux comme un travelo après sa nuit de tapin, trou sombre et sanglant où se croisent arnaqueurs, défoncés, nymphomanes, sadiques, meurtriers carnivores. Elle rampe vers nous en hurlant son histoire ; les maltraitances infantiles, les drogues, le sexe avide, la musique bruitiste, la poésie vociférante. Son souffle rauque la précède. Les bourgeoises et les nantis frissonnent d’excitation malsaine. Le trash est hype ? Ils seront terrifiés, tétanisés devant la gorgone sauvage. Cris, hurlements, l’égérie du No Wave éclatera leurs tympans moelleux en dissonances furieuses. Succions, léchages, muqueuses boursouflées, la reine du cul les fera bander, mouiller, juter, baver, vomir de désir. Des cohortes de satires aux trognes moyenâgeuses envahissent les rues proprettes. C’est le retour des cafards gras, des faces charbonneuses, des prurits qui démangent, des haleines pourries, des gangrènes qui rongent les chairs vertes. Les filles vérolées, les amochés, les déformés, les édentés, les amputés, les mourants s’extirpent de ses entrailles purulentes. Les grands tarés de sa vie flottent au milieu de cette cour des miracles ; Johnny le pervers qui l’a poignardée, la Bête qui lui a brûlé les cheveux, son père dégueulasse qui a misé sa virginité au poker…

Lydia Lunch, la reine des maudits arrive à Paris. Venez la découvrir…

Dans le cadre du festival America, l’artiste est en visite à la librairie Les Mots à la Bouche, le jeudi 23 septembre de 19h à 21h.

Chanteuse de la mouvance No Wave (lower east side New-York 1977), poétesse (spoken words), actrice (films de Richard Kern), scénariste, Lydia Lunch est l’égérie sexuelle et déchaînée de l’underground américain pré-punk.

Paradoxia, journal d’une prédatrice, préfacé par Hubert Selby Jr, autobiographie nerveuse à la violence rageuse assumée, nous plonge dans l’univers cauchemardesque des abus sexuels, de la drogue et de la prostitution.

Déséquilibres Synthétiques, traduit par Virginie Despentes, Busty et Wendy Delorme est une compilation de textes courts et engagés, de portraits d’exclus tyranniques et destructeurs, d’interviews d’artistes radicaux (Nick Tosches, Huberts Selby Jr, …).

Lire aussi le très bon article (suivi d’une interview) de Géraldine Sarratia sur son blog Vélo Rouge.

Librairie Les Mots à la Bouche : 6 rue Ste Croix de la Bretonnerie. 75004 Paris.

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