Le 7 mars 2012, le secrétaire des Nations Unies, Mr Ban Ki-Moon, a tenu un discours sur la violence et les discriminations basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre devant le comité sur les droits de l’homme de l’organisation de Nations Unies. On connait surtout de cet évènement ce que les médias en ont relayé : le fait qu’une partie des membres de ce comité ait quitté l’hémicycle en signe de protestation. L’association AllOut.org a donc décidé de transformer le discours de Ban Ki-Moon en clip vidéo afin de médiatiser et relayer l’info. D’après cette association, il est trop rare qu’une personnalité de premier ordre prenne la défense des causes LGBT au niveau international, il fallait que tout le monde ait l’occasion d’entendre ce qu’il a dit.
Ce n’est pas la première fois que Ban Ki-Moon défend la communauté LGBT. En janvier,s’exprimant à l’occasion de l’ouverture du 18ème Sommet de l’Union Africaine (UA) à Addis-Abeba, en Ethiopie, Ban avait demandé aux dirigeants africains de respecter les droits et l’égalité des homosexuels. Il avait déclaré : « Il y a une forme de discrimination ignorée, fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre et qui est même sanctionnée par de nombreux États, depuis longtemps. Celle-là a incité les gouvernements à traiter les personnes gay comme des citoyens de deuxième degré ou même en tant que criminels.” M. Ban poursuivit : « Faire face à ces discriminations est un défi et nous ne devons pas abandonner les principes de la Déclaration Universelle des droits de l’homme ». (Source GayDay Magazine)
Le clip vidéo ne reprend pas l’intégralité du discours, retranscris ici. Les passages entre parenthèses apparaissent dans le discours originel à visionner plus bas.
"(Ladies and gentlemen, I am pleased to adress this historic human rights council session)
Some say that sexual orientation and gender identity is a sensitive subject. I understand. Like many of my generation, I did not grow up talking about these issues ; but I learned to speak out because lives are at stake, and because it is our duty under the united initiative charter and the universal declaration of human rights to protect the rights of everyone everywhere. (The high commissionners report documents disturbing abuses in all regions)
With a pattern of violence and discrimination directed at people just because they are gay, lesbian, bisexual or transgender. There is widespread bias at shops, schools, and hospitals. And appaling violent attacks including sexual assaults ; people have been imprisonned, tortured, even killed. (This a monumental tragedy for those affected and a stain on our collective conscience. It is also a violation of international law. You, as members of the human rights council, must respond.)
To those who are lesbian, gay, bisexual or transgender, let me say you are not alone !
Your struggle for an end to violence and discrimination is a shared struggle. (Any attack on you is an attack on the universal values the United Nations and I have sworn to defend and uphold.)
I stand with you and I call upon all countries and people to stand with you too. A historic shift is under way. (More states see the gravity of the problem. I firmly oppose conditionality on (?), we need constructive action. The high commissionners report points the way.)
We must tackle the violence, decriminalize consensual same-sex relationships, ban discrimination and educate the public. (We also need regular reporting to verify that violations are genuinely been adressed.)
I count on this council and all people of conscience to make this happen. The time has come."
Ma traduction :
"Mesdames et messieurs les membres du Conseil. Je suis très heureux de m’adresser à vous pour cette session historique du conseil des droits de l’homme.
Certains disent que l’orientation sexuelle et l’identité de genre sont des sujets sensibles. Je le comprends. Comme beaucoup de personnes de ma génération, je n’ai pas grandi en discutant de ces sujets. Mais j’ai appris à en parler parce que des vies sont en jeu, et parce qu’il est de notre devoir sous la déclaration universelle des droits de l’homme de protéger les droits de tous, partout dans le monde.
Un rapport des hauts commissaires constate de choquants abus dans toutes les régions du monde. Il existe un modèle de violence et de discriminations dirigé contre des personnes simplement parce qu’elles sont gays, lesbiennes, bisexuelles, ou trangenres.
Il existe des différences de traitement dans les magasins, les écoles, les hôpitaux. Il y a des attaques violentes qui incluent des attaques sexuelles. Des personnes ont été emprisonnées, torturées et même tuées. Ceci est une tragédie monumentale pour ceux qui en sont touchés et c’est une tâche sur notre conscience collective. C’est aussi une violation des lois internationales. Vous, en tant que membres du conseil des droits de l’homme, devaient répondre.
A ceux et celles qui sont lesbiennes, gays, bisexuels ou transgenres, je veux vous dire, vous n’êtes pas seuls !
Votre combat pour mettre un terme à la violence et les discriminations est un combat que nous partageons. Toute attaque contre vous est une attaque contre les valeurs que les Nations Unies et moi-même avons juré de défendre et soutenir.
Je vous soutiens et je demande à tous les pays et tous les peuples de vous soutenir aussi. Un changement historique est en cours. De plus en plus d’états voient la gravité du problème. Nous avons besoin d’actions constructives. Le rapport des hauts-commissaires montre la direction à suivre.
Nous devons lutter contre la violence, décriminaliser les relations consenties entre partenaires de même sexe, bannir les discriminations et éduquer le public. Nous avons aussi besoin de rapports réguliers pour vérifier que les violations sont effectivement punies.
Je compte sur ce conseil et toutes les personnes de conscience pour faire que ceci arrive. Le temps est venu."
Le site des Nations Unies
Une source : Pink Paper
« Les droits des homosexuels sont des droits de l’homme et les droits de l’homme sont les droits des homosexuels, une fois pour toutes. » - La secrétaire d’État Hillary Clinton, juin 2010, à Washington (source)
SOS homophobie france