La nuit tombe tard à Barcelone.
A quelle heure mange t-on ? Qu’importe, de bars en tapas, les bières si peu chères, de terrasses en terrasses...on arrive à l’Aire, au croisement d’un boulevard et d’un autre, dans cette partie si haussmannienne de la ville.

 

A l’entrée, une mise en garde : "attention, vous entrez dans un établissement gay. Tout le monde est bienvenu mais pendant que vous êtes dans ce lieu, vous êtes l’invité de la communauté gay. Si cela vous met mal à l’aise, n’entrez pas. Si vous posez des problèmes, vous devrez quitter les lieux."

 

On est samedi soir, l’entrée est à 6€ avec une conso, une très (trop ?) bonne nouvelle pour les françaises que nous sommes. Nous avons aussi droit à une entrée gratuite pour l’Arena, et un briquet. Nous avons raté la soirée d’anniversaire, la Stupenda, qui avait lieu le jeudi précédent. Pas grave, on verra bien où nous avons mis les pieds.

 

Deux immenses salles contiguës, séparées par des colonnes, et deux bars. Nous nous installons direct à l’un d’eux afin de claquer illico la boisson offerte. C’est le lieu idéal pour observer la faune locale, qui nous observe en retour, mais de façon moins insistante qu’à Paris.

 

La règle semble la même ici que de l’autre côté des Pyrénées : faire une tête de dix pieds de long. Les gouines - puisque ce sont bien elles qui constituent le gros de la clientèle- font la gueule ici comme à Paris. Ouf, on n’est pas perdu et on prend tranquillement nos repères.

 

Depuis son perchoir, loin de nous, tout là-haut, le DJ balance des kilomètres de Makina, et autres vagues remix hyper speeds. Il est encore très tôt, la boite se remplit très doucement et je le soupçonne de laisser tourner le compteur en attendant le vrai début des opérations.

 

En attendant, on continue de visiter...

 

...pour atterrir aux toilettes. On se dit qu’à Paris, ce serait l’émeute ; ici, ça parait juste vaguement exotique. C’est qu’on voit absolument tout ce qui se passe à l’intérieur !
Des espagnoles refuseront tout de même de les utiliser, plus tard dans la soirée, lorsqu’une queue se sera formée devant.

 

Vers minuit et demi, le DJ balance un morceau, un vrai RihannaGagaMadonna, et la danse commence.

 

Les styles vestimentaires sont éclectiques jusqu’à l’explosif pour ne pas dire franchement limites. Malgré une météo plus que clémente, nous avons trouvé des doudounes accompagnées ou pas de mini-shorts et mini robes ; des blousons cloutés jouxtaient des robes lamées. Tous les âges, tous les styles, l’Aire est queer tendance jeune trentenaires.
Mais là où les espagnol-e-s battent des records, c’est sur les mulets. Pas les mulets à l’américaine ou l’anglaise, stylés et discrets. Non, ici le mulet est porté avec ostentation, à la limite de l’affectation. Très sculpté, travaillé, affiné, il est suffisamment répandu pour qu’on se demande quel star du foot-cinéma-télé pouvait bien le porter, sans succès, notre niveau d’espagnol étant bien trop nul pour qu’on puisse aborder le sujet sans risque de se mettre en danger. [1]

 

Pour la danse, on laisse passer Las Ketchup, mais on danse une salsa (?), le dernier chupito ayant précipité l’action.

 

On avoue être restées totalement bloquées sur Wannabe des Spice Girls, essayant en vain de nous souvenir de la dernière fois qu’on l’avait entendu en boite.

 

Suavemente nous réconcilie avec le dance-floor en mode portnaouak, incapables de rivaliser avec le savoir-faire local en matière de danse à deux. En regardant le clip original, on se dit qu’on s’en est plutôt bien tiré, vu la quantité de chupitos coulant dans nos veines à ce moment-là.

 

Passé une heure, la boite se vide très nettement. C’est là qu’on se souvient du carton d’invitation pour l’autre boite, l’Arena. En avant ! A pas hésitants, zigzagants.
A une distance respectable de l’Aire, se tient non pas une boite mais quatre : les Arena classic, madre, dandy et V.I.P. Devant chaque boite, une queue de 50m minimum, tous sexes confondus.

 

Hélàs, les chupitos et les coups de soleil de la plage de l’après-midi se font ressentir et c’est sans regret que nous nous dirigeons vers l’entrée du métro, ouvert toute la nuit.

 

Prochaine soirée Stupenda à l’Aire, le jeudi 7 juin 2012.7

J U E V E S 7 JU N I O 2 0 1 2

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ENTRADA : GRATIS (como siempre)
HORARIO : 23.00 a 02.30 h.
AIRE · c/ Valencia, 236 · BARCELONA