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JE SUIS FEMINISTE...

mercredi 27 juillet 2011, par Sophie

...et vous ? demande Télérama cette semaine avec un remix de Rosie the Riveteer en couverture par Pénélope. Extraits. 2,50€ même à la plage.


" Rappeler le féminisme au bon souvenir de ce vieux pays machiste. Avant de se dégonfler comme une baudruche, l’affaire DSK aura eu ce mérite. Après des années à végéter dans le purgatoire des arrières-gardes - "Je ne suis pas féministe, mais..." - la lutte pour le droit des femmes a soudain retrouvé les grâces de l’actualité. La ringardise a changé de camp. Sacré coup de vieux pour les misogynes de tout poil, qui fantasment les féministes en goules velues et vengeresses. Fin juin, Le Parisien citait en une Laurence Parisot :"Le sexisme est un racisme". La patronne du Medef en tête de file spirituelle d’Olympe de Gouges ? Puisqu’on vous dit que ça bouge.

Depuis le vote de la loi sur la parité en 2000, on les avait perdues de vue, les retrouvant divisées à l’occasion de débats de société souvent montés en épingle. Et puis il y eut, dans les jours suivant l’arrestation de DSK, ce concours de saillies sexistes remporté par Jean-François Kahn avec son célèbre "troussage de domestique" ; de quoi faire pousser des griffes au moins radicales des féministes. Les voilà donc (presque) solidaires, et en ordre de bataille. (...)

"On aurait tort, pourtant, de se réjouir trop vite. "Le mythe-de-l’égalité-déjà-là", selon la chercheuse Christine Delphy, continue de faire des ravages. "On est encore au milieu du gué, résume Isabelle Germain. Sous prétexte que les afghanes sont plus à plaindre, on devrait se contenter de la place qu’on nous laisse !" A mix-cité aussi, on modère son enthousiasme :"En quinze ans, ironise Agnès Guérin-Battisti, on a obtenu la loi sur le nom de famille [1] et onze jours de congé paternité... Avec la réforme des retraites, qui pénalise les femmes et la fermeture massive des centres IVG, Sarkozy a fait régresser nos droits. Et ce ne sont pas les décevantes propositions du PS en la matière qui nous rendront optimistes..." A Saint-Denis, où l’association Voix d’elles rebelles a pris ses quartiers en 1995, Sarah Oussekine, la présidente, dresse un bilan amer. "De plus en plus de femmes en difficulté viennent nous demander de l’aide. Or, le nombre de places en foyer diminue et nos subventions baissent." Sauvée de la dépression par la lecture du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir, elle croit au travail de terrain, auprès de celles "qui n’ont aucune idée de ce que le féminisme veut dire." (...)

Mathilde Blottière

Télérama n° 3210


Si vous n’êtes pas à la plage, vous pouvez lire l’intégralité de l’article + des vidéos sur le site de Telerama.


Rosie, tu vas revenir plus vite que tu ne pensais, tu vas voir !

L'avis FFF:

Un article relativement court destinées à celles qui auraient hiberné ces dernières années, n’auraient pas lu Foleffet et ne connaitraient donc ni La Barbe, ni Causette, ni Osez le Clito... Au mieux, un petit rappel lorsqu’on est allongée sur sa serviette de bain, quelque part au soleil.

On aurait aimé un peu plus d’investigation à l"heure où les subventions des associations sont réduites drastiquement ou menacées de réduction en 2012 ( pouvant aller jusqu’à -30%) et où certaines situations sont véritablement urgentes.
La situation pré-électorale joue peut-être un rôle mais il est aussi de bon ton d’utiliser des problèmes actuels pour taper sur l’autre camp alors que la gauche et la droite sont à parts égales responsables de l’état actuel des services sociaux français. Le problème des subventions qui ne pourront être renouvelées est une des conséquences de la loi sur la décentralisation qui date de...1982.
En tous cas, l’hiver s’annonce rock’n’roll pour le Samu Social et surtout pour celles qu’il ne pourra plus aider :

"Plusieurs associations pointent la situation critique des femmes les plus démunies. A Paris, 1700 places leur sont proposées en situation d’urgence. Selon une étude de la ville de Paris, leur part dans les appels au 115 est passée de 13,3% en 1999 à 16,7% en 2009. « Il y a une vraie précarisation des femmes sur Paris », expose Fatima Lalem, adjointe au maire de Paris chargée de l’égalité hommes/femmes. « Et pas assez de place pour elles. »" (Libération 29 juin 2011)

Alors la réponse est oui, on sera féministe tant qu’il le faudra !

Notes

[1] Depuis 2005, un enfant peut porter le nom de son père, celui de sa mère ou les deux

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