LE FESTIVAL DE FILMS : "Dans la chambre noire"
Du 6 avril au 8 avril 2011 inclus
Cinéma d’art et d’essai La Clef
21 rue de la Clef, 75005 Paris
Métro : Censier-Daubenton (line n°7, bus 47 – depuis Paris-Diderot, prendre le 62 puis le 47 en changeant à Tolbiac, ou prendre la ligne 7 du métro à Tolbiac).
En partenariat avec le cinéma d’art et d’essai La Clef
Tarif unique pour tous les films et toutes les séances : 5,5 euros
Films présentés en version originale anglaise avec sous-titres français.
Programmation : Anne Crémieux, Université Paris Ouest-Nanterre
Ce premier festival axé sur la question noire et queer en France illustrera par des images modernes et militantes le désir noir queer dans sa diversité culturelle et sociale.
Les films proposés proviennent des Etats-Unis, d’Europe et d’Afrique, et abordent les problématiques transgenres, transsexuelles, lesbiennes, bi et gay. Les films ont été sélectionnés pour les questions qu’ils soulèvent, en rapport direct avec les intérêts de nombreux participants à la conférence, notamment la littérature noire américaine (Looking for Langston, Brother to Brother, Precious), le paradigme trans, la représentation et la performance du corps (Woubi chéri, Venus Boyz, Franz Fanon : Black Skin, White Mask, The Watermelon Woman).
Tous ces films sont reconnus comme centraux dans l’histoire du cinéma queer mondial, ouvrant une perspective raciale fondamentale à tout questionnement minoritaire.
Tous les films ont été produits de manière indépendante à l’exception de Precious, adaptation du bestseller de l’auteure lesbienne Sapphire, qui pourrait être présente à la conférence et dont le courage narratif et cinématographique n’a rien à envier au reste de la programmation. L’indépendance et les difficultés économiques correspondent à la réalité de la production de films noirs queer depuis vingt ans et s’inscrivent dans la politique de programmation du cinéma d’art et essai qu’est La Clef. (site CAAR)
Mercredi 6 avril
17h00 : Projection de Looking for Langston (2e projection le samedi 9 avril à 19h00) suivi d’un débat animé par Anne Crémieux, université Paris Ouest Nanterre
De Isaac Julien, 1989, 47 min, N/B
Avec Ben Ellison, Matthew Baidoo and Akim Mogaji
Un monde fantasmé d’hommes gays sophistiqués, au temps de la Renaissance de Harlem, une veillée mortuaire, un bar élégant où des hommes en costume se rencontrent et dansent, un rêve d’amour et de déception, bercé par les voix poétiques de Langston Hughes et d’autres poètes.
A black and white, fantasy-like recreation of high-society gay men during the Harlem Renaissance, a wake, an elegant bar where tuxedoed men dance and talk, a dream of love and rejection, framed by voices reading from the poetry and essays of Hughes and others.
18h : Projection de Venus Boyz (2e projection le vendredi 8 avril à 16h00) suivi d’un débat avec Jihan Ferjani et Sinae Oh du festival IdentiT
www.festivalidentit.org
De Gabrielle Baur, 2002, 102 min, couleurs
Avec Diane Torr, Dréd Gerestant et Del La Grace Volcano
Entre Londres et New York, des femmes s’habillent en hommes le temps d’une nuit ou d’une vie. Les drag kings de New York explorent et parodient l’érotisme masculin et les stratégies de pouvoir. A Londres, des femmes essayent des hormones pour devenir hommes ou « cyborgs ». Masculinité et transformation par désir de performance, de subversion, ou par besoin existentiel.
In New York and London, women become men - some for a night, others for their whole lives. The drag kings of New York change lustfully into their male alter egos, parodying them and exploring male eroticism and power strategies. In London women experiment with hormones to become new men and ’cyborgs’. Masculinity and transformation as performance, subversion or existential necessity.
20h00 : Projection de Precious (2e projection le vendredi 8 avril à 20h00) suivi d’un débat en présence de Sylvie Laurent, Sciences-Po (le mercredi) et Monica Michlin, Paris Sorbonne (le vendredi)
De Lee Daniels, 2009, 109 min, couleurs
Avec Gabourey Sidibe, Mo’Nique et Paula Patton
Lorsqu’à seize ans, Precious apprend à lire et à écrire dans une école alternative, elle découvre un monde nouveau où elle peut enfin parler, raconter ce qui l’étouffe, où toutes les filles peuvent devenir belles, fortes, indépendantes. Comme Precious... D’après le roman de Sapphire, Push.
In Harlem, an overweight, illiterate teen who is pregnant with her second child is invited to enroll in an alternative school in hopes that her life can head in a new direction. Based on the novel by Sapphire, Push.
Jeudi 7 avril
16h30 Projection de Frantz Fanon : Black Skin, White Mask suivi d’un débat animé par Pap Ndiaye, EHESS
De Isaac Julien, 1996, 70 min, couleurs
Avec Colin Salmon, Halima Daoud et Noirin Ni Dubhgaill
Un portrait complexe du psychiatre et penseur engagé Frantz Fanon, partisan de la révolution algérienne et théoricien de la libération du tiers-monde.
This documentary explores the life and theories of identity and race of the psychoanalytic activist Frantz Fanon who was born in Martinique, educated in Paris and worked in Algeria.
18h00 Projection de The Watermelon Woman suivi d’un débat animé par Anne Crémieux, Paris Ouest Nanterre
De Cheryl Dunye, 1996, 90 min, N/B
Avec Cheryl Dunye et Guinevere Turner
Cheryl réalise un documentaire sur une actrice noire, « la femme pastèque », qu’elle soupçonne d’avoir été liée à Martha Page, une des rares réalisatrices hollywoodiennes des années 30. Cheryl rencontre elle-même une femme blanche, Diana, qui l’entraîne vers de nouvelles découvertes.
Cheryl is consumed by a film project : to make a video about a Black actress who was known as the Watermelon Woman and might have had a long affair with Martha Page, a White woman and one of Hollywood’s few female directors. Along the way, Cheryl becomes involved with Diana, who’s also White, leading to more discoveries and new realizations.
20h00 Projection de Woubi Chéri (2e projection vendredi 9 avril à 22h) suivi d’un débat en présence de Barbara et Laurent Bocahut
De Laurent Bocahut et Philip Brooks, 1998, 62 min, couleurs
Avec Avelido, Barbara et Bibiche
Ce documentaire présente une galerie de portraits de la communauté gay et transgenre d’Abidjan, en Côte d’ivoire. On rencontre des woubis, des yossis, et l’héro/ine du film, Barbara, présidente de l’association des travestis de Côte d’ivoire qui organise le bal annuel, le 27 décembre 1997.
This documentary shows a few days in the life of various members of Abdijan, Ivory Coast’s gay and transgendered community. We get to meet a variety of woubis and yossis, and the hero/heroine of the film, Barbara, who is organizing the annual year-end party of the Ivory Coast Tranvestite Association, to be held December 27, 1997.
Jeudi 22h Projection de Brother to Brother (2e projection le vendredi 9 avril à 18h00) suivi d’un débat animé par Arlette Frund, université François Rabelais, Tours
De Rodney Evans, 2004, 94 min, couleurs
Avec Anthony Mackie, Lawrence Gilliard Jr. and Duane Boutte
Un regard sur la Renaissance de Harlem à travers la rencontre d’un vieil écrivain et d’un jeune étudiant gay à New York.
Looking back on the Harlem Renaissance as an elderly writer meets a college student in New York.
Vendredi 8 avril
16h00 2e Projection de Venus Boyz suivi d’un débat avec Jihan Ferjani et Sinae Oh du festival IdentiT www.festivalidentit.org
18h00 2e Projection de Brother to Brother suivi d’un débat animé par Arlette Frund, université François Rabelais de Tours
20h00 2e Projection de Precious suivi d’un débat en présence de Monica Michlin, Paris Sorbonne
De Lee Daniels, 2009, 109 min, couleurs
Avec Gabourey Sidibe, Mo’Nique et Paula Patton
22h00 2e Projection de Woubi Chéri suivi d’un débat en présence de Barbara et Laurent Bocahut
De Laurent Bocahut et Philip Brooks, 1998, 62 min, couleurs
Avec Avelido, Barbara et Bibiche
LE COLLOQUE INTERNATIONAL
Dépossession, circulation, transformation : les identités noires et le désir dans tous leurs états
« Si nous, et par là j’entends maintenant ceux parmi les blancs et les noirs qui jouissent d’une relative conscience, et qui se doivent, tels des amants, d’infléchir ou de forger la conscience des autres, nous ne faillissons pas, à cette heure, dans notre tâche, nous pourrons peut-être, les quelques bonnes volontés que nous sommes, sortir du cauchemar racial, finir de bâtir notre pays, et changer le monde et le cours de son histoire. »
(James Baldwin, La prochaine fois le feu, 1963)
« un appel à l’action, à la conscience. »
(Assotto Saint, Spells of Voodoo Doll, 1996)
C’est à Paris que se tiendra en 2011 le 9ème Colloque international du "Collegium for African American Research". Dans le droit fil du colloque de 2009, à Brême, consacré aux épistémologies et aux luttes noires, et en amont du colloque d’Atlanta, en 2013, le 9ème colloque du CAAR aura pour thème principal les conditions de la transformation sociale du monde noir. Ce thème est adossé à deux axes qui s’articulent : le croisement, d’une part, d’une approche socioéconomique et d’une perspective identitaire et multiculturelle ; et, d’autre part, la relation entre théorisation et transformation matérielle, entre activité intellectuelle et action politique, notamment lorsqu’elle concerne, ensemble, différents groupes dont les objectifs peuvent diverger.
Parce qu’ils sont exemplaires, jusque dans des échecs souvent productifs, d’une constante résistance à l’exclusion, et de ce qu’impliquent transformation individuelle et réforme collective, le colloque soulignera le role historique des études et des mouvements féministes, particulièrement lesbiens, dans les contextes américain et sud-africain. Cette transformation individuelle et cette réforme collective, restent, ensemble, un but à atteindre vers lequel ont tendu les écritures de Audre Lorde et de James Baldwin, au travers, respectivement, d’une esthétique politique du sujet dans la communauté et d’une éthique de l’inclusion, fruit d’une conscience chevillée au désir. Sous la double égide de ces écritures, le colloque figure maintenant ces mutations et les révolutions conscientes qu’elles appellent par le désir et les identités noires, à concevoir dans tous leurs états. L’un, dans son immatérialité, et les autres, dans leur concrétude, sont, ensemble, le symbole d’identifications variées et fluctuantes, de la diversité, aussi, du vécu noir. Ils dessinent et ouvrent le passage du manque à la matérialisation, le mouvement créatif de l’étant à l’être-imaginé, de la métaphore au mortier, de la déclaration à l’action.
Conférenciers pléniers
06 avril 2011 :
Geneviève Fabre (Université Paris Diderot-Paris 7, France) :
"Sense and Sensibility in Toni Morrison’s A Mercy"
07 avril 2011
Cathy J. Cohen (University of Chicago, USA) :
"Rebirthing the Nation : the Transformational and Transnational Politics of Black Desire"
08 avril 2011
Lewis R. Gordon (Temple University, USA) :
« Quand je suis là, elle n’y est pas » : On the Monstrous Threat of Reasoned Black Desire
09 avril 2011
Sabine Broeck (Bremen University, Germany) :
"Abolish Property : the Epistemic Challenge of Black Feminist Desire"
Les arts noirs entre et hors les murs
Cérémonie d’ouverture
Mercredi 6 avril, 18.30-20h30
Hall Bâtiment A, Grands Moulins
Université Paris Diderot-Paris 7
Site Paris Rive Gauche
Et c’est pas fini ! Il y a aussi des concerts, des expos, ... etc etc > SITE WEB
MERCI À ARML ET CCh !!!