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GIRL/GIRL SCENE SAISON 2

jeudi 12 juillet 2012, par Sophie

C’est parti pour de nouvelles aventures lesbiennes "réelles"... ou pas ?


Girl on Girl Scene est apparue sur le net il y a deux ans. La première saison, écrite et jouée par Tucky Williams, reprenait là où L-Word nous avait laissé : à la porte de la chambre. D’après la scénariste, G/GS ( l’abréviation américaine du nom de la série), les lesbiennes actuelles veulent voir du réel : "On s’en fout un peu des bébés et des galeries d’art, ce qu’on veut c’est voir des jolies filles mal se comporter et s’éclater". [1] G/GS raconte donc la supposée vraie vie de vraies lesbiennes qui jouent à raconter leur vie scénarisée. On s’y perd un peu, entre les fictions qui s’assument comme telles, et les "vrais" mondes lesbiens tels que The real L-Word. Où se place exactement G/GS ?

 

 

Après avoir visionné quelques minutes du pilote on sait qu’on est bien dans le domaine de ce qu’on appelait il y a encore peu, un sitcom. Mais ce qu’on peut prendre pour des plans AB production sont des éclairages et des prises de vues DIY, et la série a été intégralement tournée sans argent avec des copines. Enfin, des copines actrices qui jouent des rôles très proches de leur vraies personnes dans la vraie vie. Ainsi, un des personnages trans de la première saison était véritablement en transition. La série s’est donc nourrie des véritables transformations intervenues dans la vraie vie de Elliott/Jackson E. Cofer.

 

 

Bien que la série ne bénéficie pas des moyens techniques et humains de L-Word ou Lip Service, on se prend d’affection pour cette version teenage des séries mères. Les défauts inhérents à la production lo-fi deviennent attachants et nous rapprochent des personnages au lieu de nous en éloigner.
Les situations sont quasi les mêmes que partout ailleurs : amour, drogue, passion, ruptures et sexe. Mais avec plus de sexe que partout ailleurs, c’est ce qui fait la différence. Là où L-Word nous faisait languir des heures, G/GS nous en offre plusieurs par épisodes. C’est probablement ce qui a fait son succès immédiat sur la toile et ce qui a contribué, deux ans plus tard, à ce qu’on puisse mater la saison 2.

 

 

Le 15 juillet débutera la deuxième saison de G/GS. Qu’y verrons-nous ? De nouvelles copines de l’héroïne-scénariste Tucky Williams dans de nouvelles aventures "réelles" : "Les lesbiennes veulent sentir la passion et la beauté et l’angoisse et l’horreur. Il y a quelque chose au sujet des relations lesbiennes, un petit plus de ooomph que vous n’avez pas en regardant des hétéros. Nous voulons voir nos réalités reflétées sur l’écran. Nous ne voulons pas uniquement regarder des filles sexy faire l’amour - nous voulons savoir le comment et le pourquoi, pour pouvoir ressentir ce que les personnages à l’écran ressentent". Ou pour faire court : Ce que veulent les lesbiennes ? "Des jolies filles qui se comportent mal et s’éclatent". [2]

 

 

L’actualité des productions télévisuelles américaine est-elle si dure qu’une série ne puisse se positionner sur un axe strictement fictionnel ? Pourquoi la scénariste insiste-t-elle tellement pour mêler le réel et la fiction ? Dans le pilote, les personnages eux-mêmes confondent leur "vraie" vie avec le scénario du film dans lequel elles jouent. Et la scénariste d’en rajouter en apparaissant dans la saison 3 de The Real L-Word dont les premiers épisodes seront diffusés à partir du 12 juillet aux Etats-Unis.

 

 

Les téléspectatrices du web ou du petit écran aimeraient certainement qu’on leur réponde aussi : peut-on être ou ne peut-on pas être ouvertement lesbienne dans le show-biz américain ?

 

 

Le site de GIRL/GIRL SCENE

THX to Cherrygrrl pour l’annonce.

Notes

[1] ma traduction de l’interview sur Cherrygrrl

[2] The Long Answer : Lesbians want to see “real.” We want to feel the passion and the beauty and the angst and the horror. There’s something about lesbian relationships, an extra oomph you just don’t get from watching straight people. We want to see our realities reflected onscreen. We don’t just want to watch hot girls getting it on – we want to understand the how and the why, so that we can feel what the characters onscreen feel.br /> The Short Answer : Cute girls being bad and having fun.