G. B. Jones a fait partie et a surtout énormément influencé la scène des Riot Girrrls américaines à la fin des années ’80, début ’90. Elle est dessinatrice, réalisatrice et musicienne. Elle est originaire du Canada, de Toronto plus précisément tout comme Bruce LaBruce et Dana Wyse ... je ne sais pas du tout si Dana est de Toronto mais on va faire comme si.
Du point de vue de la musique, au milieu des années 1980 elle a fondé le girl band expérimentale et post-punk Fifth Column. Elle y jouait batterie et guitare et le premier album, sorti en 1985 a franchement marqué les esprits : avec “To Sir With Hate” (Pour Monsieur, Avec Haine !) les riot girls étaient nées !
Mais G.B. aime aussi dessiner et toujours en 1985 elle crée une très belle collection d’images, “Tom Girls”, avec lesquelles elle réinterprète, en version dyke, le travail fétichiste de Tom of Finland en utilisant le style punk de Vivienne Westwood. Toujours en 1985, elle coproduit avec Bruce LaBruce, la fanzine J.D.s dont les initiales signifient Juvenile Delinquents.
Parmi les films autoproduit qu’elle a tourné, son travail le plus connu est “The Yo-Yo Gang”, sorti en 1992, trente minutes de ‘exploitation movie’ sur les gangs de filles.
La fascination de G.B. Jones pour l’autorité et son utilisation des fantasmes liés aux images rock & roll, au sexe, aux groupies, à la drogue, l’argent, le cuir, les motos, etc, n’est pas facile d’accès pour la commune des mortelles (Cf. fille qui aime les filles). Donc attention, si vous trouvez qu’elle est trash, c’est normal ! Ce qui est certain est qu’il s’agit à chaque fois d’un coup porté contre l’assimilation de la culture queer par le mainstream.
Le dernier film de G.B. Jones “Lollipop Generation” un work-in-progress pendant 13 ans, a été montré pour la première fois (enfin !) au Toronto Images Festival en 2008... si on a beaucoup de chance un jour il arrivera aussi en Europe.
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Voir aussi sa copine Nicole Eisenman qui a exposé au Plateau l’année dernière.