"Chaque année, 75 000 femmes sont violées en France, 146 meurent sous les coups de leur con joint ou ex-conjoint, souvent faute de protection, 70 000 sont menacées par un mariage forcé, 60 000 par l’excision. Ces chiffres sont intolérables.
Les violences ne sont pas une somme de faits divers, mais l’expression de la domination masculine, la marque d’une société encore profondément inégalitaire entre les femmes et les hommes. Le climat de déni, de méfiance, de honte empêche les femmes d’en parler et la société de les entendre. Sur 10 femmes qui sont victimes de viol, seule 1 ose porter plainte. Leur parole est souvent niée, minimisée, quand elles ne subissent pas un redoublement des violences.
L’affaire de viols collectifs à Fontenay-sous-Bois est emblématique du traitement judiciaire des violences faites aux femmes et du besoin de protection des victimes. Il est évident que les femmes victimes de violences doivent pouvoir s’enfuir, quitter leur conjoint violent, leur domicile, souvent avec leurs enfants et trouver une place d’hébergement en urgence, dans un lieu protégé et adapté. Les professionnels doivent être formés aux mécanismes et aux conséquences de la violence. En ne proposant pas d’alternatives aux victimes, la société accepte d’être témoins passifs de délits et de crimes.
Si nous saluons les initiatives prises par la ministre des Droits des Femmes qui fait de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité du Comité interministériel, nous le disons, il est urgent que le gouvernement prenne des mesures immédiates pour faire reculer les violences faites aux femmes :
- l’accompagnement et la prise en charge des femmes victimes de violences, y compris de viols
- la mise en œuvre de moyens supplémentaires pour l’application de la loi du 9 juillet 2010 et l’extension de l’ordonnance de protection aux victimes de viols
- la création de 4500 places d’hébergement dans des structures adaptées et gérées par des associations spécialisées, afin de garantir la sécurité des femmes victimes de violences,
- la formation des professionnels dans le domaine de la santé, de l’éducation, de la justice, de la police, sur la spécificité des violences conjugales et sexuelles
- l’amélioration de la réponse policière et judiciaire (enquête systématique à la suite des plaintes, jugements des viols exclusivement en cour d’assises...)
- la prévention des violences par l’éducation à l’égalité dès le plus jeune âge
Nous n’acceptons pas le saupoudrage sur un sujet aussi crucial. Nous l’accepterons d’autant moins d’un Président de la République qui a fait des droits des femmes un thème fort de sa campagne.
Il y a urgence ! Osez le féminisme ! participera à la manifestation nationale ce dimanche 25 novembre à 14H30 à Bastille et appelle toutes et tous à se joindre au rassemblement en nombre !"
Evenement FCBK
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