Accueil du site > AUJOURD’HUI > COLLOQUE Trans-Révolutions

COLLOQUE Trans-Révolutions

mardi 22 novembre 2011, par Sophie

Pour une civilisation de l’émancipation humaine, Trans-Révolutions, Colloque International du TRIP à Paris, les 2, 3, 4 décembre 2011


Communiqué de presse :

"Les symptômes annonciateurs d’une crise éthique majeure de civilisation deviennent chaque jour plus présents par les effets sociaux et humains dévastateurs que provoque le développement du capitalisme au niveau mondial.
Le mot Révolution apparaît à nouveau dans l’actualité, en témoignent le printemps des révolutions arabes ou le désir de rompre avec la dictature financière en Europe.
Cela s’accompagne de la nécessité d’inventer une nouvelle civilisation, que nous appelons avec d’autres, civilisation de l’émancipation humaine, nous saisissant d’un retour à Marx.
Ce changement de civilisation implique la construction de nouveaux rapports sociaux, liés bien sûr à la question de la production économique et de son appropriation, mais tout aussi fondamentalement liés à l’articulation du singulier et du collectif.
Jusqu’à l’apparition de la crise financière, le capitalisme avait pu sembler, pour une majorité d’occidentaux, apporter un progrès de liberté et de confort de vie, au prix de politiques guerrières et meurtrières. Il s’était développé ce que Pasolini définissait comme premier vrai totalitarisme touchant l’humanité, celui de la civilisation de consommation. Cela aboutit à un rabaissement du transfert social (ce qui se transfère comme valeur entre les humains)
L’essence humaine dans sa réalité est l’ensemble des rapports sociaux indique Marx dans sa thèse sur Feuerbach et Lénine signale « Dans toutes les formations sociales plus ou moins complexes, et surtout dans la formation sociale capitaliste, les hommes, lorsqu’ils entrent en rapport les uns avec les autres, n’ont pas conscience des relations sociales qui s’établissent entre eux » (Matérialisme et Empiriocriticisme)
Le capitalisme a produit le fait de s’habituer à l’inhumain. Les transgressions des législations sur la torture ou les crimes de guerre se répètent et poussent à une adaptation inconsciente à l’horreur.
Consciemment ou non, face à ces montées de la ségrégation et de la cruauté, le primat de gagner de l’argent et de consommer est jusqu’à maintenant majoritaire dans les sociétés occidentales et au-delà. Il n’est pas sans lien avec l’idée d’une supériorité de l’humain envers un autre humain basée sur la réussite financière, loin de la valeur de création humaine. Cela concerne le plus de jouir des hommes historiques réels qui fonctionne dans les sociétés occidentales capitalistes, le plus de jouir individuel étant la sorte de plus-value psychique dégagée par le psychanalyste Jacques Lacan à la lecture de Marx.

Pour autant un certain nombre de citoyens, de peuples tentent de faire trou dans la perversion du système et son aporie. L’aporie consiste en des contradictions qui ne trouvent pas leurs chemins. Éclairer le chemin suppose d’en savoir plus sur le transfert social, sur le transfert historique. Le rapport social est aussi un transfert qui fonctionne comme fonctionne le transfert psychanalytique, notamment en ce qui concerne les différences entre les humains.

Lors de ce colloque il s’agira de croiser les discours des symptômes sociaux et trans-identitaires, de la culture et de la création, de faire se rencontrer des gens qui d’habitude ne se rencontrent pas afin d’obtenir un gain de savoir pour renverser les processus d’exploitation de l’homme par l’homme, d’avancer par le biais d’exemples concrets et projeter une civilisation de l’émancipation.

Tout naturellement nous partirons du préfixe Trans, préfixe révolutionnaire par définition : Trans, comme transformation. Ces transformations nécessaires et multiples couvrent aujourd’hui tous les champs du possible et ne demandent qu’à se faire entendre.

Cela dégagera deux grands axes du colloque, la révolution individuelle et la révolution collective.
Le premier axe sera celui de la transsexualité qui de par sa nature révolutionne dans nos sociétés occidentales et bouleverse tous les acquis culturels, sociétaux et politiques entraînant une ségrégation aux conséquences souvent cruelles pour les sujets qui portent ces questions. Il peut être questionné comme paradigme d’une transformation du rapport social sur lequel se fonde un être humain.
Le second axe sera de questionner la Révolution sociale, collective aujourd’hui et de tirer enseignement et aide des expériences de ruptures révolutionnaires vécues en Amérique Latine notamment, de questionner les événements survenus dans le monde arabe ou la situation en Grèce. Il s’agira de confronter les questions, de tenter d’analyser les contradictions, et l’exemple de la Chine sera sur ce point crucial."

Hervé Hubert, Psychiatre, Psychanalyste, Chef de Service

Pour télécharger le programme du colloque : PDF

site TRIP

Hervé Hubert sur les homos et transexuels à Cuba > Le grand soir

Du même auteur : Transsexualisme : du syndrome au sinthome