AA comme Alcooliques Anonymes.
NA pour Narcotiques Anonymes.
Des acronymes mi-mystérieux, mi-ringards, on hésite. On les a tellement entendu dans des séries américaines que la réalité qu’ils recouvrent n’évoque rien dans nos esprits un tantinet franchouillard quand il s’agit de penser alcool ou drogue sérieusement.
C’est qu’on aime rire de l’alcool, de nos cuites mémorables et à répétition. Foleffet parle même de temps en temps de nos prises de boisson en groupe. Parce que l’ambiance des soirées se reposent en grande partie là-dessus, consciemment ou non. Foleffet n’en fera pas l’apologie-c’est "interdit" par la loi-, mais on ne le cache pas non plus. On côtoie à toutes les fêtes des alcooliques qui s’ignorent, le cachent, ou l’assument tant bien que mal. Difficile quand on est française, donc potentiellement productrice de vin, ou partenaire des producteurs, de dire ouvertement, sans essuyer de quolibets : "sans alcool".
Pub pour Tourtel par odilederey
Impossible de commander une bière sans alcool dans un bar. La vieille pub Tourtel rappelant à tous que c’est le comble du ridicule et qu’en plus, ça fait bailler. On se rabat sur la coca.
Le décor est quasi identique pour ce qui est de la drogue. Du premier joint testé à la sortie du collège, on peut passer rapidement les étapes et se retrouver avec du speedball dans sa table de chevet à l’adolescence sans voir où est le problème. Contrairement à ce qu’on pense, sniffer de la coke avant le cours d’anglais n’est pas une pratique exotique réservée à quelques happy-fews en mal de sensation. Le hic, c’est qu’on s’y habitue trop vite, qu’il faut augmenter la fréquence et les doses et que de "récréative", la drogue passe à nécessaire-pour-fonctionner.
Le basculement se fait sentir aussi chez ses "amis". Des personnes bien sous tous rapports qui ont toujours tout partagé mais qui sont étrangement aux abonnés absents quand arrivent les galères, les difficultés, la souffrance.
La drogue et l’alcool ont ceci en commun qu’ils sont présents aux moments festifs, où tout le monde est censé rigoler, sourire, passer du bon temps. Dépressifs, angoissés, mal dans vos peaux, en galère, passez votre chemin, disparaissez de la vue !
C’est comme ça qu’on se retrouve seule avec un enchevêtrement de problèmes et une ou plusieurs addictions. Il est bon de savoir qu’à cet instant précis où le monde chavire, il suffit de composer le numéro et quelqu’un écoutera et conseillera. 24h/24, 7 jours/7. Il y a quelqu’un qui est là tous les jours, toutes les heures et qui a déjà ressenti ce qu’on est en train de ressentir. C’est simple et ça marche.
On ne décrira pas par le menu le mode de fonctionnement des AA ou NA. Il suffira de dire que le principe de base est l’entraide, un concept intéressant mis en pratique aux Etats-Unis, et importé depuis dans toutes les parties du globe. Une entraide entre pairs, touchés par les mêmes symptômes, les mêmes addictions, les mêmes problèmes. La parole à la place de la bouteille/fix/sniff/pilule/// tel est le fondement de l’entraide AA. Quel que soit le pays fréquenté, le dépendant pourra trouver un groupe pour venir discuter, tous les jours s’il le faut. Et chaque malade aura un parrain ou une marraine, une personne qu’elle pourra contacter H24 en cas de soucis.
D’aucuns leurs trouvent des défauts, des travers, des contraintes inadmissibles. Il suffira d’explorer la liste des groupes disponibles sur Paris pour se rendre compte que quiconque pourra forcément trouver une écoute adaptée à son cas. Jeunes, vieilles, agnostiques, anglaises, polonaises ou homosexuelles, il y a un groupe pour vous : Alcooliques Anonymes
Les deux groupes ouvertement homosexuels ou LGBT friendly sont, sur Paris :
Le groupe Groupe Homosexuel(le)s AAH se réunit tous les Vendredi à 20h00 à la Maison des Associations du 3e, 5 rue Perrée, 75003 PARIS.
Aux Aurores etcetera (LGBT & Friendly) se réunit les Mercredi à 7h30 à la Paroisse Sainte Elisabeth, 10 rue Sainte Elisabeth, 75003 PARIS.
Toutes les infos sont sur le site. On peut ausi faire le test pour savoir si oui ou non, on "gère" encore ou plus du tout.
Les Narcotiques Anonymes sont plus confidentiels à Paris mais existent aussi :
"Vous pouvez appeler l’un d’entre-nous, en appelant notre permanence tous les jours de 20 H à 22 H au 01.43.72.12.72" comme dit le site "Vous pouvez laisser un message sur les répondeurs téléphoniques et nous communiquer vos coordonnées en tout anonymat. Vous serez rappelé.
Une permanence est assurée chaque premier mardi du mois de 18h30 à 19h30 à la maison des usagers de l’Hôpital Européen Georges Pompidou, 15 rue Leblanc 75015 Paris."
On peut aussi consulter les sites de l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé) et de la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) : Drogues et dépendances
Le livre blanc de l’addictologie de 2011 rend compte de données intéressantes : "Le tabac et l’alcool sont les substances psychoactives les plus consommées en France : en 2005, seuls 7 % des 18-75 ans déclarent n’avoir jamais bu alors que 15% en consomment quotidiennement (...) Les médicaments psychotropes, principalement consommés dans le cadre d’une prescription médicale, occupent la troisième place avec 20% de consommateurs dans l’année."... "La consommation quotidienne de tabac touche plus de 10 millions de Français"..."Environ 60 000 décès par an, soit plus d’un décès sur neuf, peuvent être attribués au tabagisme au début des années 2000"..."Le nombre de décès annuels attribuables à l’alcool en France est évalué à 30 000, dont près des deux tiers par psychose alcoolique, cirrhose et cancers des voies aéro-digestives supérieures"... le livre blanc sous PDF.