Judy, je persiste dans mes propos, la sexualité et le désir tels qu’ils sont en eux-mêmes, la manifestation d’un instinct de reproduction de l’animal que nous sommes, sont des phénomènes naturels, physiologiques, neuropsychologiques(1) puisque nous sommes des êtres sexués certes sensiblement différents des autres animaux. Quoique l’éthologie tend à prouver que l’homme ne soit pas le seul dans le règne animal à pratiquer des activités sexuelles pour d’autres raisons que la reproduction...
Ensuite je ne nie pas que les pratiques sexuelles aient des contingentes normatives et sociales, à construire et déconstruire tel que tu le dis, même si tous les chemins mènent à Rome.
Mais je n’ai pas dit que les consommateurs de porno étaient exclusivement des hommes et ce pour des raisons physiologiques. Je n’ai émis aucun avis sur le sujet, seulement que le porno avait la vertu de parer à une « certaine pauvreté ». En revanche tu peux ne pas être d’accord sur le fait qu’à l’origine le porno a été inventé par l’homme pour l’homme, et que c’est la raison pour laquelle aujourd’hui (et depuis un moment d’ailleurs) les femmes prennent en main leur propre pornographie, se l’approprie et la réinvente, ré-invente parce que… bref.
Pour finir, dans la bouche d’hétérocentriques, les propos de PD ou gouine sont homophobes, pas dans la bouche d’une lesbienne. Alors si tu me connaissais un peu mieux, tu ne pourrais dire que dans ma bouche, H/F= male femelle, sont des raccourcis, transophobes qui plus est. A remettre mes propos dans le bon contexte, j’utilise ces termes dans la mesure où ils décrivent le rôle de chacun dans la reproduction animale, et les stimuli qui je persiste en découlent, même si chez l’homme ils sont bien loin aujourd’hui de l’état animal. Et si la définition même des facteurs biologiques dans la reproduction sexuée est détournée à des fins politiques, je refuse moi de mêler Biologie et Politique car l’humain revendique de se distinguer de la Nature par sa Culture dont fait partie le Savoir et la Politique. H, F… ces termes dans ma bouche et dans les propos précédent restent purement rhétoriques et sans jugement de quelque nature que ce soit. Car s’il fallait rester primaire au sujet de la sexualité et des limites de la nature sans y mêler la culture, ne pas reconnaître les erreurs de la nature sur le genre qu’elle attribue, c’est ne pas la corriger non plus lorsqu’un couple stérile souhaite enfanter. Mais s’il faut mêler défaillance de la nature et droit, il faut aller jusqu’au bout ou pas du tout ! Alors si le traitement contre la stérilité est une avancée des mœurs et de la médecine, les traitements qui concernent le genre en sont aussi. C’est juste que le raisonnement doit être cohérent, ou ne pas mêler biologie et politique, un point c’est tout.
Alors je refuse de définir quoique ce soit de façon dichotomique, et ce n’est pas parce que les transphobes utilisent certaines définitions binaires ne concernant que l’aspect primitif de la vie dans des raisonnements qui les arrangent, que je vais prendre le contre coup en ayant peur de faits que je ne réfute pas.
Vous et leur démontrer l’aberration du raisonnement transophobe hétérosexiste et toute la clic, c’est prévu. Mais pas ici.
Alors ok, H, F, femelle, mâle, citoyens citoyennes etc sont des termes sexistes, et font le pain du discours transophobe. Mais un homme bande, une fille mouille, un homme bande avec ou sans pénis, une fille peut avoir un pénis en éréction dans la tête, un homme peut être lesbienne, une fille PD, h2f ou f2h, mais ça veut dire quoi toutes ces déclinaisons ? ces définitions mêmes sont des expressions hétérosexistes car en définissant une pratique ou une identité, elles se rappellent toujours aux mêmes référents binaires.
Alors queer oui, encore un autre référent, un troisième, et nous passons d’un monde binaire à un rapport triangulaire sans sortir du premier, car queer n’existerait pas sans pensée straight. Définir, toujours définir et rationaliser ! On me définit comme un esprit un peu trop cartésien, et sans le nier je reconnais aussi les limites de mon propre entendement : s’il fallait tout définir de façon binaire, ou redéfinir de façon triangulaire, il faudrait tout définir, et de façon unitaire, et ceci est impossible et inutile. Alors ne définissons rien.
En conclusion, pour ma part si techniquement je suis XX, il me faudrait un XY pour refaire l’alphabet et pérenniser l’humanité. Mais je ne suis pas un petit soldat…
Au regard de mon histoire j’ignore celui de mon caryotype, si je suis male ou female, si j’ai reçu ma dose prévue ou non de testo à l’état fœtal, ou pas du tout, pas assez, si JE est un homme, une femme, une lesbienne pd trans, butch bitch tout ou rien et j’en n’ai rien à foutre. Alors mon raccourcis va peut-être pas plaire non plus, s’il faut des blacks blancs beurs rouges violet et toutes les couleurs, des roux, des bruns, des frisés des rayés des petits des grands des stériles et des hyperfertiles, s’il y a toutes les sexualités, tous les genres, il y a surtout le mien : unstraight identity.
Se définir dans un rapport binaire ou triangulaire, serait tout autant un raccourci sectaire et sans sens, le même d’une certaine manière que dire de Pamela qu’elle a une forte poitrine parce qu’elle est blonde grâce à l’homme, l’animal le plus intelligent d’la planète. Et Socrate est un chien.
Poitrine, blonde, le plus intelligent, syllogisme et jeux de mots, je vais pas me battre contre toi Judy sur la définition biologique ou politique donnée à H, F, homme femme male female citoyen et citoyenne, de droit ou de non droit… Il faut juste remettre les choses à leur place.
Autre identité : n° sécu, carte d’identité, passeport, n° compte bancaire et code secret, n° dossier RG, CIA, FBI, c’est saoulant tout ça…
Et comment va Edvig ?
Ouais j’me comprends, pas vous ?
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1/ (non pas psychanalytiques ou psychiatriques, et pas psychologiques comme je l’ai dit car c’est vrai, en soi ce terme ne veut rien dire sauf une mécanique si on ne définit pas dans quel domaine elle s’exerce…)