Il y a quelques jours, nous étions quelques membres du collectif OuiOuiOui à déambuler dans les rues du Marais à République arborant quelques pancartes qui disaient « oui au mariage, oui à la PMA, oui à la filiation, manifestons ensemble le 16 décembre ». Nous avons eu quelques échanges avec la population locale au sujet de l’égalité des droits mais ce qui nous a interpellé, c’est qu’on a entendu un grand nombre de : « C’est quoi la PMA ? » Voyons donc ce que veut dire cet acronyme.
Si on consulte Wikipédia, on constate que ces trois petites lettres P M A veulent dire plein de trucs :
- Pays les moins avancés, les pays les plus pauvres et très en retard en termes de développement humain ;
- Poste médical avancé, en médecine d’urgence et en secourisme ;
- Para-Méthoxy-Amphétamine, une drogue similaire à l’extasy ;
- Puissance maximale aérobie [1]
- Pays de Montbéliard Agglomération [2]
- Pressurized Mating Adapter, un dispositif utilisé dans la Station spatiale internationale notamment pour l’amarrage de la navette spatiale américaine [3]
- Portable Media Assistant, un assistant personnel avec disque dur de la société Française Archos
- Poids Maximum Autorisé en transport routier
- phpMyAdmin : un outil de gestion graphique de bases de données MySQL en PHP
Bien que notre PMA à nous ait plus ou moins de points communs avec bon nombre des sujets abordés dans cette liste, celle qu’on prône sur nos pancartes est bien la Procréation Médicalement Assistée (en médecine). Il est vrai qu’on trouve aussi MPA, APM et AMP (Assistance Médicale Assistée) pour les mêmes significations, mais nous nous en tiendrons au plus courant : PMA.
Passons donc à la médecine par un détour par l’Histoire.
Ô surprise, avant la médecine moderne, on pratiquait déjà la PMA. On aurait pu s’en douter mais Wiki le dit, la première officielle a eu lieu en Ecosse au 18ème siècle. Il s’agit alors « d’aider » à la procréation les couples stériles -les raisons de leur infertilité n’étant pas indiquées.
A l’heure actuelle il y plusieurs styles de procréation médicalement assistée. Limitons-nous aux 3 techniques les plus simples :
1. L’insémination artificielle avec le sperme du conjoint (IAC) ou le sperme d’un donneur (IAD) : on dépose les spermatozoïdes directement dans l’utérus avec un petit tuyau appelé catheter. On attend quelques minutes puis on reprend normalement le cours de ses activités.
2. Fécondation in vitro et transfert d’embryon (FIVETE) : L’insémination classique ne fonctionne pas, on passe aux éprouvettes. Un petit cocktail œufs + spermatozoïdes et hop, on remet le tout à l’intérieur de l’utérus et on attend de voir.
Quand les IAC, IAD, FIVETE ne fonctionnent pas, on peut passer par des dons d’ovocytes (ovules) ou des dons d’embryons, qu’on implante ensuite dans l’utérus de la future mère.
3. L’Injection intra-cytoplasmique de Spermatozoïde (ICSI) : on sélectionne un super spermatozoïde, un super ovule, on crée artificiellement la fécondation avec une micro cathéter et hop, on réimplante l’ovule fécondé à l’intérieur.
A la simple lecture de ces quelques techniques, on prend la mesure du degré de sophistication qu’ont atteint les techniques d’aide à la procréation. A l’heure actuelle, il est dans l’ordre du possible pour un couple dont les deux partenaires sont stériles, de donner naissance à un enfant qui ne sera lié biologiquement ni à sa génitrice ni à son géniteur.
Évidemment le législateur a posé ici et là des restrictions, plus ou moins strictes suivant les pays. En France, il est par exemple interdit "de faire appel à une « mère porteuse » et d’avoir recours à un double don de gamètes [4]" [5] .
Restons en France : sachant que ce droit existe pour une femme vivant avec un homme, pourquoi le refuser à une femme vivant avec une femme ? Nous vous laisserons allez batifoler et trouver sur le net les raisons qu’invoquent les adversaires de la future loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels.
Nous, à Foleffet, nous pensons qu’une femme doit avoir les mêmes droits légaux que toutes les autres femmes, quel qu’ait été son pays de naissance, la couleur de peau de ses géniteurs, sa culture, sa marque de rouge à lèvres, de sa moto, de son jean et de sa purée préférée. C’est pourquoi nous manifesterons encore le dimanche 27 janvier pour dire :
OUI à la PMA
OUI au mariage
OUI à la filiation
OUI à l’égalité, la même, pour tou.te.s !