Dernièrement je me sens un peu seule. Je suis tombée, depuis peu, dans une étrange forme d’addiction : je suis dépendent du football féminin. Je sais exactement quand ça s’est passée, c’était précisément le 27 mai 2011, lors de la finale de la Coupe des Champions féminine. Je regardais la télé l’air de rien, je suis tombée sur le match par hasard et voilà, j’ai été irrémédiablement capturé, captivé, subjugué, hypnotisé par une vingtaine de meufs qui s’acharnaient, et, il faut le dire, se tabassaient assez fort, afin de capturer le ballon sur un beau fond vert gazon anglais. D’un coup je ne pouvais plus détourner les yeux. Alors j’ai essayé de comprendre, comme dirait l’autre, mais de comprendre quoi ?

Si on veut rationaliser, il faut reconnaitre que la première raison de mon addiction au foot féminin est surement liée à l’amour inconditionnel pour les femmes athlètes. Je me revois toute petite devant mon poste télé, mater les JO et fantasmer sur Heike Drechsler. Mais pour une raison que j’ignore, les sports de femmes montrés par les média sont les plus souvent individuels, comme le tennis ou justement l’athlétisme. Avec le football (ou son correspondent anglophone, le soccer), on rentre dans une toute autre dimension : il y a beaucoup, vraiment beaucoup de femmes qui jouent ensemble. Et ça change tout ! Parce que mine de rien, complètement sans préavis, on se retrouve face à des femmes qui se parlent, qui se soutiennent, qui se font des blagues, qui discutent de tactique ou se crient des ordres. Elles communiquent entre elles, sur des sujets autres que des mecs. Cette image constitue à elle toute seule une révolution majeure pour les média qui montrent le plus souvent des filles en relation avec des mecs, jamais entre elles.

Mais ce n’est pas pour la tchatche entre girls que j’ai été conquise, bien sur que non ! La particularité du foot est le contact physique. Mis à part les chocs pendant le jeu, tacles, coups d’épaules, plaquages, duels aériens, les joueuses de foot (probablement en suivant l’exemple des mecs) sont souvent amenées à se tapoter sur les épaules, s’aider a se relever, se prendre dans le bras, faire des tas humains pour célébrer un but. 7-8 filles qui se sautent dessous, à 20h45 du soir, en prime time à la télé, on n’a pas vraiment l’habitude. Forcement on est troublées.

Il y a des quantités d’autres raisons qui font que je suis incapable de rater un match de la Coupe du Monde. Mais un aspect me fascine particulièrement : les filles habillées en footballeuses sont tellement belles, tellement en dehors des codes de féminité classique. Grâce à des images comme celles ci, enfin je souffle et ça me donne le courage d’affronter les "bonjour monsieur" auquel j’ai le droit tous les matins quand j’achète mon mini croissant.

Pour de la lecture sur le football féminin, petite liste non exhaustive :

 From a Left Wing de Jennifer Doyle qui analyse de manière très précise les différents codes et rapports entre sport et genre.

Puis des blogs avec les meilleures photos d’une éclatante "Female Masculinity" :

 Short Shorts/Tall Socks, "Footie is for Lovers", petits shorts, chaussettes longues, une fan raconte plein de gossip sur l’équipe US.

 We are not afraid of you, "Unrepresented, unloved and better than you. We are not afraid of you and we will kick your ass. Because women’s football is better", pas représentées, pas appréciées, meilleures que vous, on n’a pas peur et on va vous botter les fesses, parce que le football féminin est mieux ! voilà tout est dit pour ce blog bien plus radical avec des belles photos de footballeuses.

Pour revenir à la raison pour laquelle je me sent seule dans mon addiction au foot féminin, il faut savoir qu’en ce moment comme on le disait dans l’introduction, se déroule la Coupe du Monde 2011 en Allemagne et pour l’instant peu de monde semble s’y intéresser. Donc ce soir il ne faut pas manquer le match, France vs. Allemagne, pour un avant gout de la grande finale ?