Icône sexuelle, artiste radicale, inlassable et inclassable, Lydia Lunch n’a eu de cesse de dénoncer le conformisme, l’exploitation de la misère, la politique américaine et les violences faites aux femmes : « Mon art, dit-elle, a essentiellement une fonction asociale, une fonction de dénonciation ». Son esprit de révolte, son indépendance (elle n’a jamais signé sur une major) et l’influence qu’elle a exercé sur toute une génération en font un modèle unique de l’underground américain.
Cette lecture sera bilingue. Lu en version originale par Lydia Lunch puis traduite en français par Coralie Trinh Thi.
Lecture-rencontre au tour de 3 livres paru Au Diable Vauvert.
Paradoxia Journal d’une prédatrice
« J’avais déjà couché avec la moitié du quartier : les deux frères qui vivaient en face, leur cousin, l’ancien Marine au coin de la rue, le vieux qui tenait le magasin de disques, le caissier de l’épicerie, le gosse qui livrait les pizzas, son grand frère, quelques-uns de ses amis ; sans compter la moitié des mecs qui me prenaient en stop, et le petit dealer d’herbe. Priant toujours que l’un d’entre eux, n’importe lequel, puisse effacer de ma mémoire le souvenir poisseux des mains moites de mon père. »
Récit autobiographique, Paradoxia est une confession écrite comme on donne un coup de poing. Lydia Lunch y tient le journal de ses souvenirs, de scènes fondatrices en détails percutants, parfois drôles, souvent cruels : un père incestueux, une quête effrénée de sexe, de défonce et d’alcool… De New York à Londres puis à La Nouvelle-Orléans, Paradoxia est un compte-rendu non censuré de la revanche d’une femme sur les hommes, de l’art sur la misère, de la révolte sur le destin.
C’est par ce texte qu’on a découvert en France en 1998 (première édition : La Musardine) la voix littéraire de Lydia Lunch, à la hauteur de l’incroyable organe de la chanteuse, une voix forte de survivante, rauque des épreuves de la rue, un argot de femme incroyablement expressif et musical, un désespoir et une violence de tragédienne.
Déséquilibres synthétiques
« Entre les mutations génétiques, les aléas de l’environnement, la pollution morale, le chaos hormonal et les émotions toxiques, atteindre une stabilité fonctionnelle exige une grande maîtrise de l’alchimie. Mon quotidien est comparable à un combat extrême entre plusieurs fluctuations radicales. »
De courtes fictions, iconoclastes, fluides, explosives, nourries par ses années de transgressions et de créations, de chutes et d’inventions. Lunch clôt ce recueil par des entretiens avec ses complices de la scène spoken words actuelle, Hubert Selby Jr, Nick Tosches ou Jerry Stahl...
Pas de deux et autres nouvelles du Prix Hemingway 2011
Nouvelles de Robert Louison, lauréat 2011, et Antoine Deschamps, MarcThorel, Wena Poon, Philippe Laidebeur, Caïn Marquès, Lydia Lunch (traduction de Motherfucker par Coralie Trinh Thi), Rozenn Guilcher, Nadège Vidal, Jacques Bruyère, Philippe Soudée, Jorge Andres Acevedo, Marcelo Galliano.
Le Prix International Hemingway récompense depuis 2004 chaque année en Feria nîmoise une nouvelle inédite d’un auteur français ou étranger dont l’action se situe dans l’univers de la tauromachie, de la fête, de la région. Un recueil des meilleures nouvelles du Prix est publié l’année suivante aux Éditions Au diable vauvert.
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